Auteur : Pierre ADNÈS.
Tome 8 - Colonne 79
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Titre de l'article : JALOUSIE DE DIEU.
Début de l'article :
— La jalousie fait partie des expressions anthropomorphiques employées par la Bible pour parler de Dieu. C'est une des plus frappantes, mais souvent aussi des moins bien comprises. Après avoir étudié son sens dans l'Écriture (1) et recueilli le point de vue de la tradition spirituelle (2), on se demandera en conclusion dans quelle mesure cette expression est encore utilisable aujourd'hui (3).
jalousieque l'on traduit habituellement le terme hébreu
qin'
ah, que le grec de la Septante rend presque toujours par ζῆλος. La racine verbale
qn', d'où provient le substantif
qin'
ah, exprime l'idée d'un changement de couleur du visage qui, sous l'effet d'une émotion ou d'une passion intérieure, deviendrait rouge. Dans l'usage profane, le terme signifie :
zèlepour la cause de quelqu'un (2
Sam. 21, 2) ; emulation (
Eccl. 4, 4) ; rivalite (
Isaïe11, 13) ; envie (
Éz. 31, 9 ;
Ps. 106, 16 ;
Prov. 14, 30 ; 24, 1) ; jalousie entre frères (
Gen. 37, 11), du mari pour la femme (
Nomb. 5, 14 ;
Prov. 6, 34) ; sentiment passionné d'irritation, de colere (
Prov. 27, 4). Plusieurs des sens du mot
qin'
ahrecoupent donc jusqu'à un certain point ceux de notre mot
jalousie(voir l'article précédent). Il faut s'attendre cependant à une transposition de sens lorsque la notion, passant du plan profane, sera appliquée à Dieu. On ne peut alors vraiment la comprendre qu'en la replaçant dans le contexte religieux où elle s'insère. On doit en outre tenir compte de l'évolution historique de ce contexte.
Les traditions anciennes et la littérature deutéronomique.
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