Auteur : André DERVILLE.
 
Tome 8 - Colonne 94
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Titre de l'article : JAMIN (NICOLAS) bénédictin, 1712-1782.
Début de l'article :
— Né à Dinan (Bretagne), le 28 janvier 1712, Nicolas Jamin fit profession à l'abbaye bénédictine Saint-Melaine de Rennes (de la congrégation de Saint-Maur) le 1er juin 1728. Après avoir professé la philosophie et la théologie dans plusieurs abbayes de sa congrégation, entre autres à Saint-Germain-des-Prés, il est prieur des monastères de Saint-Malo et de Léon. Au chapitre général de 1766, il est nommé prieur de Saint-Germain-des-Prés ; il sera 95 remplacé dans cette charge à la fin de 1769. Au début de cette même année, ses Pensées théologiques paraissent, mais bientôt un arrêt du conseil d'état (4 février 1769) révoque le privilège d'impression et décide la suppression des exemplaires ; peut-être cet incident n'est-il pas étranger à la non-réélection de Jamin, comme prieur de Saint-Germain. Si l'on en croit les Nouvelles ecclésiastiques, l'antijansénisme du livre aurait motivé cet arrêt (année 1769, p. 29-32, 75-76, 159-160). Jamin demeura dans cette abbaye, y vivant très retiré, et y mourut le 9 février 1782. Un seul des six ouvrages de Jamin traite d'un sujet proprement spirituel : Placide à Maclovie sur les scrupules (Paris, 1773, 1774, 1776, 1782, 1791 ; trad. allemande, Bamberg, 1782 ; Cologne, 1846 ; Wurtzbourg, 1896 ; trad. italienne, Venise, 1784 ; portugaise, Lisbonne, 1786). Destiné aux femmes cultivées, écrit avec beaucoup de clarté, ce traité est de valeur ; il utilise beaucoup Jean Gerson, et aussi les acquisitions des moralistes anciens et récents. On y trouve en particulier l'analyse de neuf illusions engendrant le scrupule, celle de dix scrupules particuliers, dix-sept règles pratiques à observer et des conseils aux confesseurs. Les autres ouvrages de Jamin ressortissent à l'apologétique contre les courants de pensée déistes, matérialistes, hédonistes, contre « les esprits forts », les « novateurs » (jansénistes) et les « hérétiques », en faveur de la religion et de la morale chrétiennes. Le souci d'expliquer, de découvrir les racines philosophiques des idées modernes et leur incompatibilité avec les bases de la foi est évident. La méthode est bonne, étant donné le public cultivé que vise Jamin ; il ne manque pas de profondeur, de perspicacité, il évite le plus souvent la controverse. Mais...

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