Auteur : Jean-Robert ARMOGATHE.
 
Tome 8 - Colonne 102
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Titre de l'article : JANSÉNISME.
Début de l'article :
— I. Historiographie. — II. Histoire générale. — III. Étude doctrinale. Le mot est une création polémique pour désigner « cette sorte de gens que l'on appelle jansénistes, du nom de Iansenius leur auteur » (Lettre à un ami touchant le jansénisme, Paris, 1651, p. 6). Il fut forgé au moment des polémiques des jésuites de Louvain sur la grâce et contre l'Augustinus (paru en 1640), à l'imitation du vocable de calvinistes pour les « partisans de Calvin ». Marin Mersenne écrit à André Rivet, le 16 janvier 1642 : « Les Janséniens se remuent icy bien fort » (Correspondance, t. 11, Paris, 1970, p. 2) ; les Ianseniani sont rapprochés, en 1650, par un jésuite (François Vavasseur ?), des Caluiniani (Cornelius Iansenius Iprensis Suspectus, p. 48), dont le chapitre 103 4 est résumé en une phrase : « Iansenietatem, uterque sexus et omnis ordo hominum tractat » (p. 96). Les partisans de Jansénius, eux, se disaient plus volontiers « les disciples de saint Augustin » ou les « prétendus jansénistes ». On a néanmoins coutume de désigner par jansénisme une position théologique dont l'Augustinus n'a fait, en grande partie, qu'hériter ; on parle même de jansénisme avant l'oeuvre de l'évêque d'Ypres. Les limites en sont difficiles à préciser : le jansénisme est-il une secte hérétique, un parti, ou bien, comme le soutinrent les écrivains de Port-Royal, un « fantôme » ? (cf J. Orcibal, Qu'est-ce que le jansénisme ?, dans Cahiers de l'association internationale des Études françaises, n. 3-5, juillet 1953, p. 39-53). Ce n'est pas un des paradoxes les moins déconcertants de ce paradoxal et déconcertant jansénisme que l'absence de doctrine janséniste. On voit une ombre, une apparence de doctrine, on s'y jette ; l'ombre a changé de forme, et l'apparence s'est enfuie. A chaque instant, à chaque seconde, selon les dangers, selon les lumières, selon les expériences, selon les hommes, les affirmations doctrinales du...

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