— 1. Le shintoïsme. — 2. Le bouddhisme japonais. — 3. Le zen.

1. Le shintoïsme.

1° Le shintoïsme primitif.

— Shintô est un mot composé de deux caractères idéographiques que l'on traduit « le chemin des dieux ». La traduction de tô par « chemin » au sens spirituel n'offre pas de difficulté. L'interprétation de shin, qui est prononcé kami quand il n'est pas composé, est difficile. Le mot shintô a commencé à être utilisé au 6e siècle de notre ère pour distinguer la religion primitive des kami de la population autochtone d'avec le bouddhisme qui se propageait dans le pays. Les plus anciens éléments de la religion primitive nous sont parvenus grâce aux découvertes archéologiques de l'époque Jômon (jô = cordon ; mon = ornement), qui s'étend du quatrième millénaire à environ 250 avant notre ère, grâce aux chroniques chinoises de l'époque Han (3e-7e siècles ap. J.-C.), grâce enfin aux documents littéraires japonais, profanes et sacrés, qui 158 datent du 8e siècle et qui nous transmettent les traditions antiques. L'habitant primitif de l'archipel nippon, émigrant du continent chino-mongol, s'établit d'abord sur les côtes des îles du sud. Il n'était pas agriculteur. Il apporta avec lui des pratiques divinatoires et animistes. Les anciennes traditions religieuses sont de type maritime. Des clans ou tribus (uji) se formèrent et rendirent un culte à des ancêtres considérés comme liés à ces clans. C'est au cours du premier millénaire avant le Christ que se produisirent les grandes vagues d'immigration, l'introduction de l'usage du bronze et du fer, celle aussi de l'agriculture qui fixa les hommes en un lieu. L'esprit de clan s'en trouva fortifié et, avec lui, le culte des ancêtres. Cependant, on ne peut pas parler d'une religion organisée, mais plutôt d'une tendance vers une religion cosmique, dans laquelle toute chose participe à une réalité supérieure,...

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