Auteur : Léonce REYPENS.
 
Tome 6 - Colonne 1214
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Titre de l'article : GUILLAUME JORDAENS DE HEERSELE, chanoine régulier, † 1372.
Début de l'article :
— 1. Vie et oeuvres. — 2. Le De oris osculo.
1. Vie et oeuvres.
— Guillaume Jordaens (Wilhelmus Jordani), né à Bruxelles vers 1321 et dont le père, Jourdain de Heersele, était bouteiller de la comtesse Jeanne de Brabant, étudia, selon toute probabilité, à l'université de Paris et fut reçu maître en théologie aux environs de 1350. Devenu peu après chanoine régulier de Saint-Augustin en la prévôté de Groenendael dans la forêt de Soignes, il y vécut aux côtés de Jean Ruusbroec † 1384 ; il mourut le 23 novembre 1372. Par la faute des bibliographes qui ne donnaient que des titres latins aux ouvrages qu'ils en connaissaient, la remarquable production de Guillaume en langue vulgaire était restée dans l'ombre et toute sa physionomie restait vague. Un manuscrit thiois de la Ruusbroec-Genootschap, des environs de 1500, et qui contient, à côté de trois ouvrages de Hadewijch (voir OGE, t. 37, 1963, p. 344-345), un traité anonyme intitulé De osculo amoris, me révéla un auteur peu ordinaire, théologien averti, doublé d'un mystique authentique, d'un fin psychologue mûri dans l'expérience des hommes et des choses, et spécialement au courant des mouvements religieux dans le peuple qui l'entourait. Doué de toutes les qualités du docteur scolastique et du directeur d'âmes, il les met à profit avec un talent d'écrivain peu ordinaire. Le titre inexact De osculo amoris que donna au traité le copiste du manuscrit retarda l'identification de l'auteur d'autant plus qu'un second manuscrit découvert ensuite (Bruxelles, Bibliothèque royale, ms 643-644) avait laissé 1215 vacante la place du titre. Un De osculo amoris n'avait été rencontré nulle part et quand, dans la Bibliotheca belgica manuscripta de Sanderus, nous trouvions signalé au nom de Gvilielmus Iordanvs un « Librum qui intitulatur De oris osculo », la ressemblance du titre ne pouvait de prime abord faire conclure à l'identité du texte. On devait croire plutôt que Jordaens, comme tant d'autres, avait écrit un commentaire sur le Cantique des cantiques, ce que le traité thiois n'était pas. Un examen plus attentif montra que le titre du premier...

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