Auteur : André RAYEZ.
Tome 8 - Colonne 326
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Titre de l'article : JEAN CELE, promoteur de la « Dévotion moderne », † 1417.
Début de l'article :
— Né à Zwolle (Pays-Bas) entre 1340 et 1345, Jean Cele fit ses études à Deventer, à Paris et peut-être quelque temps à Prague. Maître ès arts, il fut recteur de l'école paroissiale de Zwolle (enseignement allant jusqu'à la préparation universitaire), sans doute à partir de 1374/5 et jusqu'à 1415. Sous sa direction, l'école devint florissante et compta jusqu'à mille élèves, venus de Cologne, de Trèves, de Liège, d'Utrecht, du Brabant, des Flandres, de Westphalie, de Hollande, de Saxe, de Clèves, de Gueldre et de Frise.
L'organisation que Cele donna à cette foule d'élèves constitue une des principales innovations de l'histoire de la pédagogie. Il distribua les élèves en huit classes distinctes ayant chacune son programme, son maître et son local à l'intérieur de l'école. Ces classes étaient à leur tour divisées en décuries, groupes de huit à dix élèves sous la direction d'un decurioou
monitor.Cele emprunta l'idée des décuries à l'enseignement monastique et l'appliqua à celui des lettres. C'est d'elle en particulier que découlent bien des caractéristiques de la pédagogie des frères de la Vie commune : partage des responsabilités, travail en équipes, enseignement de l'élève par l'élève, appel à l'émulation. De plus, Cele innova en incluant dans le programme des études, à côté du
triviumtraditionnel, quelques disciplines du
quadriviumet quelques autres matières jusqu'alors réservées à l'enseignement universitaire (éthique, philosophie, Écriture sainte). Ces innovations, reprises dans une perspective plus humaniste par Alexandre Hegius († vers 1498) à Deventer, influencèrent les autres écoles des frères de la Vie commune et la pédagogie des jésuites (cf l'ouvrage de G. Codina Mir, cité
infra). — Cette note nous a été communiquée par W. Lourdaux. Jean Cele n'accepta pas la prêtrise ni ne s'agrégea aux frères de la Vie commune ; Gérard Groote † 1384 lui montra que son désir de rejoindre les frères mineurs était un « susurrium diaboli » (lettre 10). En réalité, Jean incarne l'esprit de la « Dévotion moderne » : c'est d'après les principes des frères qu'il dirige son école, qu'il y propage...
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