— 1. Vie. — 2. Œuvres. — 3. Doctrine. — 4. Sources, texte et influence.

1. VIE

1° Origines.

— Jean le sinaïte ou Jean Climaque tire de son oeuvre principale, l'Échelle du paradis, le 370 nom qui lui est resté dans la tradition ascétique, Ἰωάννης ὁ τῆς ϰλίμαϰος, Jean de l'Échelle, et c'est encore son oeuvre qui constitue pour nous la source la plus sûre de sa vie. Dans les manuscrits comme dans les éditions, le corpus ascétique mis sous son nom est précédé d'une Vie édifiante (PG 88, 596-608) due au moine Daniel, de ce monastère de Raïthou, voisin du Mont Sinaï, au supérieur duquel fut adressée l'Échelle. Daniel prétend être contemporain de son héros, mais il ignore jusqu'à sa patrie d'origine (596a) et il n'ajoute guère à l'oeuvre d'éléments concrets et datables utilisables pour l'historien. A la suite de cette Vie, le premier éditeur, M. Rader, publia quelques anecdotes anonymes (PG 88, 608-609) extraites, avec quelques variantes, comme l'a montré F. Nau (Note sur la date.., p. 35), des Récits du moine Anastase (éd. F. Nau, cité infra, col. 388).

2° Initiation monastique.

— Nous ne savons rien sur les premières années de Jean Climaque ; le surnom de « scholastique » (l'érudit) qui le désignait pendant sa vie suppose seulement une solide formation intellectuelle développée par de vastes lectures et non une profession qu'il aurait exercée antérieurement à son entrée dans la vie monastique. La richesse de son vocabulaire et de ses métaphores (maritimes en particulier) n'exige pas non plus l'expérience d'un métier et s'explique par ses lectures et ses voyages. C'est à l'âge de seize ans que, doué d'une maturité exceptionnelle (597a), il se met à l'école d'abba Martyrios, un ancien du Mont Sinaï. A vingt ans (ou, d'après une expression équivoque de Daniel, après vingt ans de séjour), il se retire dans la solitude de Tholas, à huit kilomètres de...

[...]