Auteur : Henri VAN ROOIJEN.
 
Tome 8 - Colonne 389
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Titre de l'article : JEAN COCUS ou COCI (KOCH ou KOCHS ?), prieur des croisiers de Cologne vers 1415.
Début de l'article :
— Jean Cocus est l'auteur de trente-deux Collaciones spirituales, conservées en deux recensions aux archives historiques de Cologne (mss GB8 58 et GB4 118). Elles présentent les caractéristiques propres aux écrits des croisiers. Leur souci de la tradition se remarque à l'abondance des citations et au fréquent recours aux « autorités ». C'est le cas chez Cocus. Dans les cent quatre-vingts pages du premier manuscrit, on trouve 464 citations explicites de l'Écriture, 287 des Pères de l'Église, 139 d'auteurs médiévaux, 16 d'auteurs classiques. Mais la scolastique est pratiquement absente : Albert le Grand et Thomas d'Aquin ne sont cités que deux fois chacun. Parmi les Pères prévalent Grégoire le Grand (83), Augustin (80), Jérôme (36), Jean Chrysostome (26). Parmi les médiévaux, Bernard est le plus souvent cité (91). Frappante est la ressemblance du nombre de ces diverses citations avec ce qu'on trouve dans le Vestis nuptialis du croisier Pierre Pinchare † 1382, écrit cinquante ans plus tôt. Mais chez ce dernier les exempla sont rares : chez Cocus, ils abondent ; il les emprunte aux Vitae patrum et aux Collationes sanctorum patrum, à Césaire d'Heisterbach, au Liber apum, au Speculum historíale, etc. La deuxième tendance à signaler est une certaine présence du catharisme. Les croisiers étaient orthodoxes, mais il semble qu'ils aient voulu combattre les 390 cathares justement en se rapprochant d'eux. Par exemple, le thème du contemptus mundi est très marqué chez les croisiers et Jean Cocus l'expose avec une rigidité presque féroce. Ses trois premières conférences abordent ce thème sans jamais évoquer le monde comme création de Dieu. On ne parle que de la tromperie, du danger et de la tristesse de ce monde. Les cathares, par contre, détestaient la croix, comme honteuse et indigne de Dieu, instrument du malin. Les croisiers au contraire voyaient dans la croix l'instrument divin de la rédemption, la voie divine pour participer à la « pureté » du Christ. On retrouve ce sentiment chez Cocus : « De hac fovea (inferni) crux Christi et penitentia eruit omnes peccatores » (ms GB4 118, f....

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