Auteur : Georges DUFNER.
 
Tome 8 - Colonne 392
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Titre de l'article : JEAN COLOMBINI DE SIENNE (bienheureux), fondateur des jésuates, 1304-1367.
Début de l'article :
1. Le fondateur. — 2. Les jésuates.
1. LE FONDATEUR
Vie.
— Seule une ville comme Sienne, par ses immuables traditions médiévales et son atmosphère de mysticisme religieux, pouvait faire surgir au milieu du 14e siècle une personnalité comme celle de Jean Colombini. Les cinquante premières années de sa vie ne laissaient pas prévoir son évolution ultérieure. Il vécut la vie d'un riche commerçant. Sa famille appartenait à la plus ancienne noblesse, mais elle s'était toujours sentie obligée envers la population plus modeste ; en tout temps, ses membres avaient eu accès aux dignités les plus élevées, que ce fût à celle de gonfaloniere ou à celle de prieur de la ville. Jean suivit cette carrière et fit partie du gouvernement pendant plusieurs années. Sa femme, Biagia Cerrettani, lui donna un fils, Pietro, et une fille, Angiolina. Sa cousine Lisa était la femme de Bartolomeo Benincasa, frère de la grande sainte de Sienne. Ce fut probablement en 1353 que survint l'événement qui devait donner à la vie de Colombini sa nouvelle orientation. La lecture de la Vie de sainte Marie l'Égyptienne, faite vraisemblablement dans la traduction des Vitae Patrum de Dominique Calvalca (DS, t. 2, col. 373-374), amena ce qu'on appela plus tard sa conversion. De longs jeûnes, de fréquentes méditations, les conseils du bienheureux Pierre Petroni † 1361, chartreux, et d'autres maîtres spirituels le persuadèrent que la voie la plus directe vers Dieu était celle de la pauvreté absolue. Avec François Vincenti, il s'attacha à réaliser cet idéal. Après la mort imprévue de son fils, il se sépara de sa femme, confia sa fille aux bénédictines de Santa Bonda, près de Sienne, et distribua ses biens à des institutions religieuses et aux pauvres. Pieds nus, revêtus d'un froc et d'un manteau gris, les deux aristocrates commencèrent leur vie de mendicité. Leurs 393 étranges exercices de pénitence et de pauvreté leur valurent mépris et railleries, mais certains, attirés par cette nouvelle forme de vie, se firent leurs disciples. Le groupe piqua l'attention par les continuelles exclamations « O Gesù, o Gesù », d'où l'appellation de...

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