Auteur : Aimé SOLIGNAC.
 
Tome 8 - Colonne 404
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Titre de l'article : JEAN COURTECUISSE, théologien et évêque, † 1423.
Début de l'article :
— 1. Vie. — 2. Œuvres.
1. Vie.
— Jean Courtecuisse (ou Brièvecuisse ; il signe J. Breviscoxe) naquit vers 1350 près de Haleine (Orne, région de Domfront, et non Allaines, Eure-et-Loir) ; ce bourg appartenait alors au diocèse du Mans mais relevait pour le temporel de la Normandie (cf J. Launoy, op. cit. infra, t. 2, p. 462 ; P. Féret, op. cit. infra, t. 4, p. 170). Vers 1367, il étudie au collège de Navarre où il rencontre Jean de Montreuil, Pierre d'Ailly, Nicolas de Clamanges, Jean Gerson (cf DS, t. 6, col. 315). Maître ès arts, bachelier (1382), licencié et docteur en théologie (1389, cf J. Launoy, op. cit., t. 1, p. 99), il obtient du pape un canonicat dans la cathédrale de Poitiers (1391) ; il sera aussi chanoine du Mans et de Paris (1409). En 1408, il est nommé aumônier du roi et membre du grand Conseil. De 1416 à septembre 1421, il est doyen de la faculté de théologie et remplit les fonctions de chancelier à la place de Gerson entre 1419 et 1421. Le 27 décembre 1420, dans des conditions difficiles, il est élu évêque de Paris contre Pierre de Montjeu, candidat du parti anglais ; il ne pourra prendre possession de son siège, malgré la confirmation 405 obtenue du pape le 16 juin 1421 ; finalement, il est transféré au siège de Genève le 12 juin 1422 ; il s'y rend dès l'automne et y meurt le 4 mars 1423. Jean Courtecuisse vit à l'époque du grand Schisme, de la guerre de Cent ans, des troubles occasionnés par la maladie de Charles VI et les querelles entre bourguignons et armagnacs ; il prend parti à plusieurs reprises contre Benoît XIII (Pierre de Luna), ce qui ne l'empêche pas de solliciter des faveurs à la cour pontificale ; politiquement, il se range du côté des armagnacs. Homme d'Église, professeur en renom à l'université (doctor sublimis, d'après la Gallia christiana, t. 7, Paris, 1744, col. 144), prédicateur et orateur de talent, il est chargé de plusieurs ambassades et désigné comme orateur officiel en diverses circonstances (voir A. Coville, Recherches sur Jean Courtecuisse, cité infra, p. 474-478). Un de ses contemporains le met sur le même pied que Gerson :...

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