Auteur : Edmundus MIKKERS.
 
Tome 8 - Colonne 482
Acheter l'article complet
5 €
Titre de l'article : JEAN EINKURN, cistercien, 14e siècle.
Début de l'article :
— Cistercien de l'abbaye d'Heilsbronn, Jean en fut le prieur vers 1360 ; c'est le seul détail de sa vie que l'on connaisse. Son abbaye était depuis le début du siècle un foyer de vie spirituelle dont témoignent l'activité intellectuelle de l'abbé Henri de Hirschlach (vers 1290-1300), celle des copistes de manuscrits, les sermons de l'abbé Conrad de Brundelsheim († 1321 ; DS, t. 2, col. 1544-1546), etc. Jean nous a laissé une collection de Sermones de tempore et de sanctis, au nombre de 160, encore inédite (mss : Erlangen, Université, 313, 314, 315, provenant d'Heilsbronn ; Nuremberg, Stadtbibliothek, Cent, II, 52). Le genre de ces sermons tient le milieu entre celui des sermons monastiques, tels ceux de saint Bernard ou de Guerric d'Igny, et celui des sermons scolastiques, aux structures artificielles. La formation scientifique et théologique de l'auteur transparaît dans ses citations : Aristote et Sénèque, Cicéron et Pline, les Pères (le plus souvent, Cyprien, Augustin, Grégoire le Grand, Denys l'Aréopagite, Isidore de Séville), Boèce, la Règle de saint Benoît. Parmi les auteurs postérieurs, il cite saint Bernard, Alain de Lille, Hugues et Richard de Saint-Victor, Remi d'Auxerre et les dominicains Thomas d'Aquin et Hartung d'Erfurt. Cependant le texte d'Einkurn n'est pas surchargé de citations ; l'auteur a une pensée personnelle et une certaine spontanéité. On peut le rapprocher de son prédécesseur Conrad de Brundelsheim. La collection concerne les dimanches et fêtes de l'année liturgique ; on y trouve quelques sermons de circonstance (vg pour une ordination sacerdotale). Beaucoup d'entre eux s'achèvent 483 par une impetratio gratiarum  ; il s'agit d'un texte pris dans une des sources dont nous avons parlé plus haut ou d'autres, comme saint Anselme. On ne voit guère la raison de cette pratique, sinon peut-être que l'auteur veut résumer son sermon par ce texte final. Le dernier mot est « Rogemus », mais les manuscrits ne nous conservent pas ces prières terminales. La doctrine théologique et spirituelle de Jean Einkurn le situe bien dans la tradition cistercienne authentique. La christologie est centrale ; il parle longuement de la venue du Christ dans la chair, du mystère...

[...]



Cet extrait est constitué d'environ 1 page et l'article complet contient 3 pages.