— 1. Vie et oeuvres. — 2. Spiritualité.

1. VIE ET ŒUVRES.

1° Vie.

— Giovanni Pili naquit à Fano vers 1469, dans une famille importante de la ville ; il était le dernier de quatre frères. On ignore tout de sa jeunesse et de ses premières études. Il fut reçu chez les frères mineurs observants de la province de la Marche d'Ancône vers 1485/86. Après ses études et son ordination sacerdotale, il commença une longue carrière de prédicateur en 1492. Il fut élu deux fois provincial de sa province (1518-1521, 1524-1527). Dans ces années-là, Matthieu de Bascio et Louis de Fossombrone commençaient le mouvement de réforme qui devait aboutir à la fondation de l'ordre des capucins. Giovanni da Fano lutte contre ce courant dans sa province ; il rédige le Dialogo della salute tra el frate stimulato et el frate rationabile circa la Regola de li Frati Minori, qu'il publie à Ancône en 1527. Cet ouvrage est à la fois une exposition de la Règle franciscaine et un écrit de combat pour empêcher ou freiner le passage des observants chez les capucins. Mais Clément VII approuve la réforme capucine et lui donne un statut juridique le 3 juillet 1528. Libéré de sa charge de provincial, Giovanni continue ses prédications (vg en 1531 à Venise) et lutte contre l'hérésie luthérienne ; il publie l'Opera utilissima vulgare contra le pernitiosissime heresie lutherane per li simplici… chiamata Incendio delle zizanie lutherane (Bologne, 1532 ; Rome, 1535 ; Anvers, 1589) qui vulgarise les réfutations de John Fisher (DS, t. 8, col. 512-516), Ambrogio Catarino et Jean Eck (DS, t. 4, col. 86-93). Clément VII ayant approuvé le statut des maisons de « récollection » au sein des observants (1532), Giovanni da Fano est nommé en 1533 custode de celle de sa province. Mais une évolution intérieure, sans doute accélérée par l'opposition pratique des supérieurs à ces maisons de « récollection », était déjà commencée depuis quelques années qui amenait Giovanni à réviser ses jugements sur les capucins. Toujours est-il qu'en 1534, il va à Rome demander à Louis de Fossombrone, devenu commissaire général des capucins, d'être admis parmi les siens ; ce qu'il obtient. Il vécut d'abord quelque temps à...

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