Auteur : Philippe DELHAYE.
 
Tome 6 - Colonne 1237
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Titre de l'article : GUILLAUME DE SAINT-AMOUR, docteur de Sorbonne, † 1272.
Début de l'article :
— 1. Vie. — 2. Œuvres et doctrine.
1. Vie.
— Guillaume naquit à Saint-Amour (Jura) au début du 13e siècle. Il fit ses études à Paris, d'abord à la faculté des arts où, dès 1228, il conquiert la maîtrise. Une lettre de Grégoire IX du 27 novembre 1238 nous apprend qu'il est aussi docteur en droit canonique. Il poursuit alors le long cycle d'études qui devait le conduire à la maîtrise en théologie. Sous-diacre, il est déjà chanoine de Beauvais et recteur de Granville (diocèse de Coutances). Maître en théologie vers 1250 et bientôt régent, il prend part aussitôt à la lutte que mènent alors les maîtres séculiers de la faculté de théologie contre les ordres mendiants et la prétention de leurs membres à l'enseignement magistral. Guillaume est le chef de la députation universitaire envoyée en mars 1254 à Anagni auprès d'Innocent IV. Il rédige son Liber de Antichristo et ejus ministris et il extrait une série de trente et une formules hétérodoxes de l'Évangile éternel publié la même année par le franciscain Gérard de Borgo San Donnino. Impressionné, le pape délivre le 4 juillet la bulle Quotiens pro communi, rendant obligatoires les statuts promulgués par les séculiers et, le 21 novembre, la bulle Etsi animarum qui enlève aux ordres mendiants les privilèges accordés précédemment. Mais le pape Innocent IV meurt le 7 décembre 1254 et Alexandre IV annule les décisions de son prédécesseur. Bien plus, dès avril 1255, il ordonne aux maîtres séculiers de recevoir des réguliers dans leurs rangs. Guillaume prend alors la tête de la résistance. Il organise d'abord le retrait de l'université (juin), puis la grève (septembre). Ceux qui y participent sont excommuniés. Mais, dès juillet, Guillaume avait été dénoncé par les dominicains devant l'évêque de Mâcon, dont il relevait au titre de chanoine de Saint-Vincent. Il se disculpe aisément. En août, accusé de diffamer le pape, il est cité devant l'évêque de Paris. Guillaume se défend et reçoit l'absolution. L'année scolaire 1255-1256 est encore plus agitée. Au coeur de l'hiver, Guillaume soutient contre l'enseignement de saint Bonaventure une série de

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