Auteur : Jean-Marie DÉCHANET.
Tome 6 - Colonne 1241
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Titre de l'article : GUILLAUME DE SAINT-THIERRY, cistercien, vers 1085-1148.
Début de l'article :
— 1. L'homme et son oeuvre.— 2.
Doctrine.
Vie.
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esiècles, ne répondaient plus sans doute à ses aspirations. Au reste, son éducation était peut-être bien avancée lorsqu'il arriva à Reims et qu'il se dirigea vers Laon pour se mettre à l'école d'Anselme. Il y rencontra Pierre Abélard. L'hypothèse d'une éphémère amitié entre les deux hommes est étayée par la présence, dans les écrits de Guillaume, d'un certain nombre d'idées abélardiennes. Le « Dilexi et ego eum » de l'auteur de la
Dispute contre Abélards'éclaire tout naturellement à la lumière de quelques faits. Sans avoir lu le
Sic et nondu professeur de Sainte-Geneviève Guillaume a mis à profit la méthode de discernement et de critique patristique prônée par cet écrit fameux. Sa théorie de la
ratio, servante de la théologie, rappelle beaucoup celle d'Abélard. Il partage l'enthousiasme de ce dernier pour quelques écrivains anciens ; à sa suite, il s'évade du conservatisme augustinien des théologiens de son temps et d'Anselme de Laon lui-même. Si, dans l'application de communs principes, les deux auteurs s'écartent parfois du tout au tout, c'est qu'ils ont fait leur chemin indépendamment l'un de l'autre, après avoir un instant goûté au même idéal et procédé vraisemblablement à quelques échanges de vues. Dès 1113, en effet, Abélard s'enfuit à Paris, où commence, avec la gloire, la longue suite de ses aventures. Guillaume se fait moine bénédictin. Les deux hommes ne se reverront plus. Vingt-cinq ans plus tard, lorsque les écrits d'Abélard viendront aux mains de Guillaume, celui-ci, tout en relevant avec une étonnante maîtrise les erreurs de l'écolâtre, connaîtra comme un sursaut de son antique amitié. « Moi aussi, j'ai aimé Pierre...
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