— Né en 1403 à Schöngau (Bavière), Jean fut élevé non loin de là à Schlitpach, près de Weilheim. En 1421, il poursuivit ses études à Ulm, où il passa près de deux ans, puis il étudia à l'université de Vienne (1424-1434). En 1434, il apparaît comme maître salarié à l'abbaye de Melk. Sa vocation monastique s'y révéla vite, car en 1436 il émet ses voeux de religion dans ce monastère. Jean s'impose avant tout comme un ardent réformateur monastique, soucieux de faire pénétrer les décisions du concile de Bâle dans les abbayes d'Augsbourg, d'Ettal et de Mariazell. En 1451, avec deux autres abbés, il est nommé visiteur canonique des monastères bénédictins de l'archidiocèse de Salzbourg. En 1451-1452, il prêche l'indulgence jubilaire. A partir de 1457, il travaille à la réunion des observances de Melk, de Kastl et de Bursfeld. En 1471-1472, il siège encore à divers chapitres généraux comme délégué des abbayes autrichiennes. Il meurt « de la peste » en son abbaye, le 24 octobre 1482. Réformateur zélé, Schlitpacher est aussi un écrivain et un compilateur fécond. Il est l'auteur d'innombrables opuscules (restés manuscrits), par lesquels il a propagé ses idées réformatrices. En ce qui concerne ses écrits ascétiques et mystiques, on peut mentionner : une Brevis praeparatio sacerdotalis ad missam, qui veut être une méthode pratique pour tirer de la Messe tous ses fruits ; — une Expositio super regulam sancti Benedicti, où il distingue ce qui, dans cette règle, est conseil et ce qui est précepte ; — deux commentaires sur le De mystica theologia du pseudo-Denys, lequel était fort apprécié dans les milieux réformateurs ; — un De ascensione cordis ; — une Avizatio praelatorum ; — des Sermones, etc. Grand fut son attrait pour l'Écriture, à en juger par les nombreux commentaires et gloses scripturaires qu'il a laissés manuscrits : Extractiones bibliorum, Claviger psalterii, Glossa textualis seu litteralis in universum novum Testamentum, etc. La correspondance de Jean avec les bénédictins de Tegernsee Gaspard Ayndorffer † 1461 (DS, t. 6, col. 135-136) et Conrad de Geissenfeld † 1460 (DS, t. 2, col. 1546) concerne surtout la réforme monastique (édition...

[...]