Auteur : René ROQUES.
Tome 8 - Colonne 735
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Titre de l'article : JEAN SCOT (ÉRIGÈNE), théologien, 9e siècle.
Début de l'article :
— 1. Vie et oeuvres.— 2.
Méthode et cadres doctrinaux.— 3.
Orientations et positions spirituelles.
Scottus Eriugenasoulignent l'origine irlandaise de Jean Scot. Ils constituent même un pléonasme, car «
Eriu, Hibernia, Scottia…sont les principales dénominations de l'ancienne Irlande » (M. Cappuyns,
Jean Scot Érigène, p. 7-8, cité
infra, col. 759). Jean Scot y est certainement né dans le premier quart du 9
esiècle (p. 9). Aucune indication certaine sur sa famille, et peu de renseignements avant sa venue sur le continent (p. 10-12). Alternativement, les historiens ont été portés à majorer ou à minimiser la culture acquise par Jean Scot en Irlande. M. Cappuyns estime qu'en raison des troubles subis par ce pays lors des invasions scandinaves (fin 8
e— début 9
es.), « il ne paraît pas que l'enseignement insulaire… puisse rendre raison de la profondeur et de la variété des connaissances de Jean Scot » (p. 27-28). Toutefois la culture irlandaise ne se bornait pas à savoir « lire, écrire, appliquer les règles du comput, manier assez correctement le latin d'Église » (p. 28). Cappuyns admet que l'Irlande possédait « la plupart des Pères latins » et « certains textes de Pères grecs » en traduction ; quant aux lettres profanes, « il est probable que, par l'influence anglo-saxonne, l'enseignement irlandais, au cours du 8
esiècle, en ait reçu quelque empreinte, d'ailleurs difficile à saisir » (p. 28). Dans ces conditions, il est imprudent de décider ce que Jean Scot connaissait ou ne connaissait pas en quittant son pays natal, puisque précisément il n'a rien écrit avant de le quitter. Rien n'exclut qu'avant de franchir la Manche il ait déjà su profiter des Pères grecs qu'il pouvait lire en traduction, aussi bien que des latins. En l'absence de tout maître vivant de quelque envergure, on peut même estimer que l'étonnante personnalité d'Érigène n'a pu trouver ses stimulations et éprouver ses propres formes de pensée qu'au contact de ces interlocuteurs dignes de lui que furent, à des degrés divers, les Pères...
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