— 1. Vie et oeuvres. — 2. Doctrine spirituelle.

1. Vie et oeuvres.

1° L'AUTEUR.

Les écrits en langue syriaque transmis sous le nom de Jean le solitaire, et dont beaucoup n'ont pas encore été édités, furent longtemps attribués au moine de la Thébaïde, Jean de Lycopolis (4e siècle). I. Hausherr (Aux origines de la mystique syrienne : Grégoire de Chypre ou Jean de Lycopolis ?, OCP, t. 4, 1938, p. 498-507) a montré qu'il s'agissait d'une méprise : les plus anciens manuscrits (le premier en date est de 581) portent seulement le nom de Jean le solitaire (la glose qui l'identifie au « Voyant de la Thébaïde » apparaît pour la première fois dans un ms du 9e siècle) ; en outre, selon une tradition largement attestée, Jean de Lycopolis n'écrivit aucun ouvrage. I. Hausherr suggérait ensuite que le « Jean le solitaire du pays d'Apamée », cité par Babaï le Grand dans son commentaire sur les Centuries d'Évagre (cf W. Frankenberg, Euagrius Ponticus, Berlin, 1912, p. 135), devait être l'auteur des ouvrages en question (I. Hausherr, Jean le Solitaire, Dialogue surl'âme.., OCA 120, 1939, p. 23-24) ; l'exactitude de cette hypothèse fut démontrée par L. G. Rignell, qui découvrit cette citation dans un texte de Jean le solitaire édité par lui (Briefe von Johannes dem Einsiedler, Lund, 1941, p. 18-19). Voir JEAN DE LYCOPOLIS, DS, t. 8, col. 619-620. I. Hausherr estimait encore (Jean le Solitaire, Dialogue.. p. 24-25) que Jean le solitaire, dont la doctrine est orthodoxe, ne pouvait être identifié avec un Jean d'Apamée dont les vues hérétiques émanationnistes sont rapportées par Théodore Bar Koni, le patriarche Michel le syrien et Barhebraeus (cf A. Baumstark, Geschichte der syrischen Literatur, Bonn, 1922, p. 166-167), pas davantage avec le Jean d'Apamée condamné au 9e siècle par le patriarche nestorien Timothée 1er (ibidem, p. 226). Cette distinction des personnages a été contestée par W. Strothmann (Johannes von Apamea, Berlin-New York, 1972,...

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