— Jean-Marie du Cernot est sans doute né au village de Bordeaux-en-Caux (Normandie) ; sa mort dut survenir après 1686. Entré chez les tertiaires réguliers de Saint-François, de la province de Saint-Yves, il en devint l'historien. Ses oeuvres historiques, hagiographiques, biographiques et spirituelles ont été énumérées au t. 5, col. 1646-1648. Plusieurs d'entre elles mériteraient d'être présentées plus longuement en raison de leur genre ou de leur contenu. Nous en retenons l'une ou l'autre. Il semble que les quatre volumes annoncés de l'Épictète chrestien (Paris, 1658 et 1670) de Jean-Marie aient paru ; nous n'en connaissons que la première partie (Bibl. nat. D 39324). L'auteur lit et commente délibérément en chrétien les textes d'Épictète. Il déclare loyalement chercher à « réconcilier » la philosophie d'Épictète avec la chrétienne (dédicace) : « Je n'ai point voulu le convertir à demi, je le dépeins en parfait chrétien » (préface). Jean-Marie traite successivement du « bon chrétien, parfait philosophe » (livre 1), de « la religion ou la piété » (liv. 2), du « conseil » ou de la direction spirituelle (liv. 3), enfin, de « la sainte politique ou de la sage conduite du philosophe chrétien » (liv. 4). Dans Les jours heureux ou le secret pour vivre content dans la vue de la volonté de Dieu (2 vol., Rouen, 1664), Jean-Marie présente simplement quelques thèmes de réflexion : en deux pages pour chaque jour de l'année il donne un texte de l'Écriture, des sentences d'un Père de l'Église (ordinairement saint Augustin), enfin « l'exemple de la fête du jour et une pratique convenable ». Ces pages monotones et banales répètent que « la conformité au bon plaisir de Dieu est le remède unique de tous nos maux ». Dédié au chancelier Séguier, le protecteur-né des tertiaires réguliers, Le divertissement des sages (Paris, 1665) explique en cinquante-deux discours des proverbes, maximes et sentences populaires destinées à « former une gaieté pieuse ou bien une piété contente et enjouée ». Dans cet ouvrage qui relève de l'eutrapélie, 840 on trouve des conseils moraux dans la veine de l'Épictète chrestien et des leçons morales tirées de saint Augustin. Ajoutons à...

[...]