Titre de l'article : JEAN-MARIE VIANNEY (saint), curé d’Ars, 1786-1859.
Début de l'article :
— 1.
Vie et personnalité. — 2.
Pastorale et purification spirituelle.
1. Vie et personnalité spirituelle.
— Jean-Marie Vianney fut tellement attaché à sa paroisse qu'il paraît impossible de parler de sa vie spirituelle sans le placer dans son milieu. Il en dépend au point qu'il est resté dans l'histoire sous le nom de « curé d'Ars ». Il est né le 8 mai 1786 à Dardilly, près de Lyon, dans une famille de petits paysans. En raison de la Révolution, il n'apprit à écrire qu'à dix-sept ans, ce qui explique son incapacité à retenir les textes. A dix-neuf ans, il songea à devenir prêtre de campagne.
Il étudia chez le curé voisin, Charles Balley, à Écully. Après dix ans d'efforts, il n'arriva guère qu'à lire difficilement le latin. En revanche, cette période lui fut très favorable au point de vue spirituel. Charles Balley (1751-1817), ancien génovéfain, de tendance janséniste de la première période, le marqua profondément. Il lui donna le sens de la transcendance de Dieu et le sens du péché ; il lui montra la nécessité de la pénitence et lui inspira même le goût de la décoration des églises.
Repoussé deux fois du séminaire de Lyon parce qu'il ne comprenait pas les cours faits en latin, il réussit l'examen d'ordination, qu'il passa exceptionnellement en français, avec une certaine facilité, et le vicaire général déclara : « Monsieur Vianney en sait autant et même plus que la plupart des curés de campagne » (
Procès ordinaire, déposition de V. Besacier, p. 1274).
Vicaire à Écully, il fut envoyé, en 1818, après la mort de Charles Balley, dans la paroisse d'Ars dans les Dombes. Cet ancien paysan pensa qu'il fallait mettre ces gens qui avaient si peu le sens de l'abstraction en contact avec Jésus-Christ vivant, et vivant à l'église, que presque tous fréquentaient. C'était chez lui une intuition sacerdotale. Pénétré de la justesse d'une pensée de
841 saint Jean d'Avila † 1569
(Lettre à un curé), qu'il avait trouvée dans sa bibliothèque, il savait « qu'il fallait se persuader de ce qu'on veut convaincre ». C'est pourquoi, dès quatre heures du matin, il prenait sa lanterne, traversait le cimetière...
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