— Juana Montijo naquit à Murcie le 17 février 1672. Une apparition du Christ portant sa croix et l'invitant à le suivre en se faisant religieuse fut la cause de son entrée au couvent des augustines récolettes de Murcie, alors qu'elle comptait à peine douze ans. A quinze ans, elle commença le noviciat canonique et fit profession le 5 août 1688. Sur l'ordre du jésuite Sancho Granado, qui fut son confesseur pendant les neuf dernières années de sa vie, Juana mit par écrit de longues relations de sa vie spirituelle et en particulier des grâces mystiques (paroles intérieures, visions intellectuelles au sujet de la Passion du Christ) dont elle fut gratifiée durant le carême et la semaine sainte de 1714. Elle mourut le 11 novembre 1715. Ses écrits, légèrement retouchés dans leur style et mis en ordre, furent publiés par le jésuite Luis Ignacio Cevallos † 1738 en trois gros volumes : 1) Pasión de Christo, comunicada por admirable beneficio a la madre Juana… (Madrid, 1720, 1726 ; Valence, 1757 ; Barcelone, 1910, par Pedro Blanco Soto) ; de cet ouvrage Cevallos a publié un extrait : Relox doloroso para Jueves y Viernes Santo (Madrid, 1727). — 2) Despertador del alma religiosa, manual de exercicios, confesiones, soliloquios y meditaciones… (Madrid, 1723). — 3) Vida y virtudes, favores del cielo, prodigios y maravillas de la V. M. Juana… (Madrid, 1726 et 1727). Le premier ouvrage contient d'excellents enseignements sur l'itinéraire spirituel, depuis la purification passive 855 jusqu'au mariage spirituel et sur l'oraison contemplative avec ses joies et ses craintes (ch. 1-3). Les autres chapitres (4-58) décrivent les détails de la Passion du Christ à partir des récits évangéliques. Plus suggestifs et personnels sont les colloques qui accompagnent ces descriptions et qui donnent à l'oeuvre une couleur éminemment affective. Du Despertador, Cevallos estime qu'il pourrait former la seconde partie des Confessions et des Soliloques de saint Augustin ! Quoi qu'il en soit, Juana mérite une place de choix parmi les femmes mystiques du 18e siècle espagnol. G. de Santiago Vela,

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