Auteur : Pierre ADNÈS
 
Tome 8 - Colonne 1126
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Titre de l'article : JÉSUS (PRIÈRE A).
Début de l'article :
— Il s'agit de cette forme spéciale de prière, en usage chez les chrétiens byzantins et slaves, dont la pièce maîtresse est l'invocation répétée de Jésus par le moyen d'une courte formule qui constitue un acte de foi en sa messianité divine et implore sa miséricorde. Elle s'exprime depuis plusieurs siècles de la manière suivante : « Seigneur Jésus-Christ, 1127 Fils de Dieu, aie pitié de moi ! ». Les russes ajoutent parfois le mot « pécheur ». Cette formule, qui semble ne former au fond qu'un développement du Kyrie eleison, est un tissu de réminiscences de divers passages du nouveau Testament. Ainsi, pour les titres donnés à Jésus : Actes 16, 31 ; Mt. 14, 33 ; 16, 16 ; 26, 63, etc ; pour la demande de miséricorde : Mt. 20, 31 (les deux aveugles) ; Marc 10, 46, et Luc 18, 38 (l'aveugle de Jéricho) ; Luc 17, 13 (les dix lépreux) ; Mt. 15, 22 (la cananéenne) ; Luc 18, 13 (le publicain), etc. Elle s'allie souvent à une technique respiratoire de concentration mentale qui fait de sa récitation une méthode d'oraison à la physionomie très particulière. On dit d'ailleurs généralement prière de Jésus. Ce qui est la traduction littérale du russe molitva Iisousova, lui-même équivalent du grec εὐχὴ ᾿Ιησοῦ, où le nom ᾿Ιησοῦ est un génitif objectif. L'expression a cependant, en français au moins, un inconvénient. Grammaticalement, elle ne peut guère signifier qu'une prière faite par Jésus lui-même. C'est pour essayer d'éviter cette ambiguïté que nous dirons de préférence prière à Jésus. 1. L'hésychasme des Pères du désert. — 2. La tradition orientale du 5e au 13e siècle. — 3. L'hésychasme athonite. — 4. Spirituels russes. — 5. Réflexions et conclusions.
1. L'hésychasme des Pères du désert.
— Les origines de la prière à Jésus sont à chercher dans un courant de la spiritualité orientale qui est...

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