Auteur : Placide DESEILLE.
 
Tome 8 - Colonne 1164
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Titre de l'article : JEÛNE.
Début de l'article :
— Le terme de jeûne, au sens strict, désigne l'abstention de tout aliment pendant un espace de temps donné ; il peut signifier aussi la « monophagie », c'est-à-dire le fait de ne manger qu'une fois par jour, à une heure plus ou moins tardive. L'abstinence ou « xérophagie » consiste à s'abstenir de certains aliments plus substantiels ou plus savoureux ; rigoureusement parlant, la xérophagie (« nourriture sèche ») ne comporte que l'usage du pain, du sel et de l'eau ; mais en pratique, elle permet l'usage des légumes et des fruits. Dans l'Église latine, l'abstinence a fini par ne plus impliquer que l'interdiction de la viande. Chez les auteurs spirituels et souvent dans l'usage oriental, le terme de jeûne n'est pas nécessairement pris dans son sens canonique ; il peut recouvrir toutes les formes de restrictions alimentaires de caractère ascétique. Il sera tenu compte de cette signification élargie dans le présent article. — 1. Écriture. — 2. Tradition. — Appendice : Dossier patristique sur le jeûne.
1. Écriture
1° PRÉHISTOIRE DU JEÛNE BIBLIQUE.
— La pratique du jeûne en Israël s'enracine dans les coutumes de l'ancien Orient. Il existait dans le peuple de Dieu de nombreux jeûnes occasionnels, publics ou privés, mais la loi mosaïque ne prévoyait qu'un seul jour de jeûne chaque année, lors de la fête des Expiations (Lév. 16, 29). Celle-ci se célébrait en automne, le dixième jour du mois de kippour. L'origine de cette fête, au cours de laquelle se situait le rite du bouc 1165 émissaire, est assez obscure. Il est probable qu'elle coïncidait primitivement avec la fête du nouvel An ; dans ce cas, elle aurait d'abord eu le caractère d'une fête agraire, analogue à celles que connaissent toutes les civilisations archaïques, et destinée à favoriser la régénération des forces cosmiques (Lév. 16 ; cf art. EXPIATION, DS, t. 4, col. 2031-2033). Au cours de ces fêtes de renouvellement de l'année, « l'expulsion de la vieille année se fait en même temps que l'expulsion des maux et des péchés de toute la communauté » (Mircea Éliade, Traité d'histoire des religions,...

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