— Né à Ampudia (province de Palencia, Espagne) en 1858, Marcellin Gutiérrez, après avoir commencé la philosophie au séminaire de Palencia, entra chez les ermites de Saint-Augustin et fit profession religieuse en leur collège de Valladolid le 23 juillet 1878 ; il y acheva sa philosophie et de là passa au collège de La Vid (Burgos) pour étudier la théologie. Ordonné prêtre, il retourna à Valladolid et enseigna la philosophie. A côté de son enseignement, Gutiérrez collabora à la Revista Agustiniana, récemment fondée, et qui deviendra La Ciudad de Dios. Malade, après un court séjour à l'Escorial, il dut se retirer au couvent-infirmerie de Gracia, Barcelone, où il mourut le 15 décembre 1893. Cette vie brève fut littérairement féconde ; les livres et articles écrits par Gutiérrez ont été réunis en trois volumes de 1299 plus de seize cents pages (Obras completas, Escorial, 1929). Avant de mentionner ses principaux travaux, signalons sa participation très active à l'édition des oeuvres latines de Luis de León, puisqu'il fut chargé d'en étudier les manuscrits. 1) Fr. Luis de León y la filosofía española del siglo XVI (d'abord dans la Revista Agustiniana, t. 2 ; puis à part, Madrid, 1885 et 1891). 2) El Misticismo ortodoxo en sus relaciones con la filosofía (d'abord dans la Revista Agustiniana, t. 7 à 11 ; puis à part, Valladolid, 1886). Le but de ce livre est de combattre les idées alors largement répandues, en particulier par le criticisme rationaliste, au sujet de la mystique. Gutiérrez s'efforce de montrer que la mystique authentique ne peut être réduite à des phénomènes plus ou moins extraordinaires ou maladifs, ni à un système de spéculation humaine. La doctrine mystique, pour n'être pas une philosophie, n'est pas en divorce avec elle ; bien qu'elle se base sur les enseignements de l'Évangile, elle ne dédaigne pas les lumières que lui apportent des philosophes comme Platon ou Aristote, etc, lorsqu'ils étudient l'ordre naturel du monde. Les relations entre la doctrine mystique et la philosophie doivent même, selon Gutiérrez, apparaître davantage à mesure que la mystique sera mieux connue. Étant donné l'unité de l'être humain,...

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