— 1. Vie et oeuvres. — 2. Aperçus doctrinaux.

1. Vie et oeuvres.

— Né à Auxerre le 10 décembre 1839, Henri Joly, sorti de l'École normale supérieure, se consacra à l'enseignement de la philosophie dans les lycées de Nice, Poitiers et Douai. Nommé en 1871 à la faculté des lettres de Dijon, il fut, de 1881 à 1885, suppléant de philosophie en Sorbonne. En 1903, il fut élu à l'Académie des sciences morales et politiques. Très actif, on le retrouve en de nombreux congrès ; catholique engagé, il est un de ces « laïcs honorables » qui jouissent, au milieu du tourbillon des idées et de la crise intellectuelle des années 1900, d'une audience privilégiée. Henri Joly a beaucoup écrit et publié : des manuels et de nombreux textes commentés pour les élèves de philosophie des lycées, des ouvrages de morale et de pédagogie (Notions de pédagogie, Paris, 1884 ; L'enfance coupable, 1904 ; L'enfant, 1912 ; Pour les jeunes, 1919) ; des publications sociales, patriotiques et religieuses (pendant la guerre de 1914-1918) ; des ouvrages historiques (Le socialisme chrétien, 1892 ; Ozanam et ses continuateurs, 1913 ; Histoire de la civilisation, 1914). Il collabora également à divers journaux et périodiques (le Figaro de 1875 à 1890, le Journal des débats, le Correspondant, la Quinzaine, la Revue des deux mondes, La réforme sociale, La nouvelle revue, etc). Malgré cette diversité, l'oeuvre de Joly s'unifie, en une sorte de quadrilogie, autour de problèmes psychologiques. Ses premiers travaux ont pour thème la psychologie des êtres inférieurs : sa thèse de 1860 sur L'Instinct (éditée en 1869 ; 2e éd., 1873) se prolonge dans L'imagination (1877) et dans Psychologie comparée, l'homme et l'animal (1877). Puis vient la Psychologie des grands hommes (1883). Son intérêt alors se tourne vers la psychologie des criminels : Le crime. Étude sociale (1888), La France criminelle (1889), Le combat...

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