Auteur : Maur STANDAERT.
 
Tome 6 - Colonne 1301
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Titre de l'article : GUY DE L’AUMONE, cistercien, 13e siècle.
Début de l'article :
— Guy, abbé cistercien de l'Aumône, au diocèse de Blois, aujourd'hui Chartres, fit ses études à Paris ; il y fut le premier cistercien à obtenir la licence ; il la reçut, non à l'université, où les querelles entre séculiers et réguliers étaient vives, mais de la curie d'Alexandre IV (31 janvier 1256). Sans doute enseigna-t-il ensuite au collège Saint-Bernard. On ignore la date de sa mort. Il est l'auteur d'une Summa de diversis quaestionibus theologicis, composée après 1256, et qui pourrait aussi bien s'intituler de praeceptis ou de mandatis. Les cent-trente-cinq articles qui la composent, en effet, concernent les préceptes de la loi mosaïque et de la loi évangélique. Cette Somme, dont le texte inédit (Paris, Bibliothèque nationale, lat. 14891, f. 176-209) est sans doute une reportatio d'étudiant, est loin d'être originale. La majeure partie des matériaux a été empruntée à la Somme théologique d'Alexandre de Halès. Guy pourtant agence ces matériaux d'une façon assez personnelle et veut aussi s'en tenir assez strictement au texte biblique, sans grand recours aux commentaires 1302 et travaux extra-bibliques, par exemple aux philosophes de l'antiquité. Cette Somme contient, modo scolastico, certaines questions de théologie spirituelle ; celle-ci par exemple : un ermite engagé par voeu dans la vie solitaire se demande s'il doit aller en ville pour faire du bien ; non, répond Guy, la fidélité à son engagement l'emporte sur toute autre considération (q. 98). Il faut très probablement attribuer à Guy un commentaire anonyme des Sentences de Pierre Lombard (inédit, Paris, Bibl. nat., lat. 3424), où se décèle, à côté d'autres influences, celle, prépondérante, du franciscain Odon Rigaud. Ce commentaire date d'avant 1254, sans doute, et serait l'oeuvre de Guy quand il était bachelier sententiaire. Guy n'est ni grand théologien, ni grand spirituel. Son cas néanmoins ne manque pas d'intérêt : il est le premier moine à être engagé dans le monde universitaire ; il a un souci scripturaire manifeste ; il a préféré chercher son inspiration du côté franciscain plutôt qu'ailleurs. Pour lui, en tout...

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