— 1. Vie. — 2. Œuvres. — 3. Doctrine.

1. Vie.

— Jourdain (ne pas le confondre avec son homonyme dominicain † 1237 ; voir la notice précédente) était originaire de Quedlinburg, où il entra, dès son jeune âge, dans l'ordre des augustins. Après des premières études dans son pays d'origine, il fréquenta le studium generale de son ordre à Bologne (1317-1319) et celui de Paris (vers 1319-1322). Parmi ses professeurs, il eut entre autres Henri de Friemar l'ancien (DS, t. 7, col. 191-197), Prosper de Reggio Emilia et Albert de Padoue. De retour dans sa province religieuse, il assura durant de nombreuses années (de façon certaine entre 1327 et 1331) la charge de lecteur au Studium generale des augustins d'Erfurt et de Magdebourg. C'est également à Erfurt qu'il fut chargé de la cause d'un hérétique béghard et s'occupa en 1331 du procès canonique contre le meurtrier de Burkard, archevêque de Magdebourg. En 1336, il eut à diriger une affaire d'inquisition contre quatorze adhérents de la secte des lucifériens. Gomme le manifestent les charges qu'il assuma, il jouissait déjà à ce moment-là d'une réputation et d'une confiance 1424 fort grandes bien au-delà de son ordre : ses qualités et son intelligence ne doivent pas y être étrangères. A plusieurs reprises Jourdain participa aux chapitres généraux de son ordre, ainsi à Sienne en 1338 et à Milan en 1343. La grande estime que lui témoignent ses confrères est mise en lumière par la mission que lui confia, lors de l'été 1343, le général de son ordre Thomas de Strasbourg ; il devait visiter les couvents de la province française et présider leur chapitre provincial à Barfleur le 8 septembre de la même année. Jourdain fut également à différentes reprises (on peut en faire la preuve pour les années 1346-1351) provincial de sa province d'origine de Thuringe-Saxe ; c'est à cette époque que se placent les années de peste (1348-1351) durant lesquelles les couvents qui étaient sous son gouvernement eurent à déplorer 244 victimes. Le temps de sa charge passé, il semble qu'il put se consacrer dans un calme relatif à ses travaux littéraires. En 1357, il termine son célèbre Liber...

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