— 1. Sa nature. — 2. Sa valeur. Le journal spirituel n'a fait l'objet, jusqu'à présent et à notre connaissance, d'aucune étude d'ensemble. Mais, dans le cadre des progrès des sciences psychologiques, des genres proches ont été analysés. C'est par référence à ceux-ci qu'on peut situer le journal spirituel.

1. Sa nature.

1° JOURNAL SPIRITUEL ET GENRES CONNEXES.

— On a pu dire que le journal spirituel était une forme large de l'autobiographie (DS, t. 1, col. 1141-1142). L'un et l'autre, en effet, s'attachent au souvenir d'expériences personnelles. Pourtant, l'autobiographie proprement dite est un récit rétrospectif d'une tranche plus ou moins étendue de la vie, — élaboration où l'élément spirituel, même prédominant, n'est pas exclusif. L'histoire d'une âme 1435 écrite par elle-même (Lisieux, 1898 ; l'éd. de 1913 la divise en trois cahiers distincts) de Thérèse de l'Enfant-Jésus † 1897 est une autobiographie, tandis que les Novissima verba (Lisieux, 1926) ou Derniers Entretiens (édition du Centenaire, Paris, 1971) relèvent plutôt du journal, même si sainte Thérèse n'en est pas l'auteur direct. Des Confessions de saint Augustin aux nombreux textes des 19e et 20e siècles, l'autobiographie spirituelle retrace le plus souvent un itinéraire de conversion (DS, t. 1, col. 1142). Le journal ne s'identifie pas à cette démarche. La différence est grande entre Le Pèlerin de l'Absolu (1910-1912) de Léon Bloy † 1917 ou Le livre de la route (1895) de Johannes Joergensen (DS, t. 8, col. 1231-1234) et le Giornale dell'anima (Rome, 1964) de Jean XXIII † 1963 (DS, t. 8, col. 247-249). D'autant plus grande que l'autobiographie revêt parfois une forme romancée (En route, Paris, 1895, de J.-K. Huysmans † 1907 ; DS, t. 7, col. 1204-1207 ; Le Voyage du centurion, Paris, 1915, d'E. Psichari † 1914) et que maints journaux spirituels...

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