Auteur : Émile BERTAUD et André RAYEZ.
 
Tome 8 - Colonne 1443
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Titre de l'article : JOURNÉE CHRÉTIENNE.
Début de l'article :
— La journée qui, par son déroulement, rythme la vie humaine, s'est accompagnée et comme imprégnée, au cours des deux millénaires chrétiens, d'un ensemble de pratiques religieuses qui constitue aujourd'hui l'un des éléments les plus importants permettant de mieux comprendre l'histoire de la vie spirituelle. Le sujet a déjà été abordé dans le Dictionnaire sous divers aspects, notamment dans les articles HEURES et HORLOGES SPIRITUELLES (t. 7, col. 410-431 et 745-763). Mais, dans la « journée chrétienne », c'est moins l'« heure » qui est ponctuée d'un exercice ou d'une pratique que l'action (se lever, manger, travailler, prier, etc) et la succession régulière des occupations. Ces exercices sont une des manifestations les plus tangibles de la manière dont les chrétiens cherchent à sanctifier leur vie au jour le jour. Ceux-ci considèrent Dieu comme le Maître des événements, dans lesquels il se révèle et par lesquels il est intimement et familièrement mêlé à l'existence d'un chacun. La dépendance à l'égard du Dieu créateur, provident et sanctificateur est totale ; elle revêt un caractère profondément humain et sensible dans la contemplation du Christ qui a vécu lui aussi la vie quotidienne des hommes. Quantité d'ouvrages populaires, appelés le plus souvent des « Journées chrétiennes », ont paru à l'époque moderne. La structure essentielle de ces « journées » remonte aux temps bibliques. Nous rappellerons brièvement ces origines et leur développement à l'époque patristique et médiévale, avant de déterminer l'esprit 1444 et le genre de l'immense littérature des « journées » aux temps modernes. Dans cet article nous évoquerons seulement la littérature religieuse ; nous ne parlerons pas des gestes et des rites, liturgiques ou privés, qui ont une importance tout aussi considérable dans l'histoire des religions, comme dans la vie chrétienne en Occident et plus encore sans doute en Orient. Ils accompagnent les paroles ou les remplacent ; ce sont des signes de la dévotion intérieure ou ils la promeuvent. Utiliser des objets bénits, vivre dans des lieux bénits, faire bénir les fruits de la terre, — inclinations et génuflexions, baisers aux autels et aux icônes, — signes de croix, mains jointes ou bras étendus, etc, tous ces rites et tous ces gestes,...

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