— 1. Jubilé de l'ancienne loi. — 2. Élaboration de la notion chrétienne de jubilé. — 3. Le jubilé romain de 1300. — 4. Historique des jubilés.

1. Origines : le jubilé de l'ancienne loi.

— 1° Le ch. 25 du Lévitique, ce recueil composite des traditions cultuelles, prescriptions morales et institutions religieuses du peuple élu, définit l'année jubilaire. Celle-ci s'ouvre par la fête de l'Expiation ; elle clôt le cycle septénaire des années sabbatiques et consiste en une libération des biens et des personnes, un repos des hommes et de la terre (Lév. 25, 8-16). Cette loi présente un caractère nettement religieux : appartenance à Yahvé, foi et espérance qui en découlent, piété et miséricorde, libération ; le lien avec la fête de l'Expiation (cf Lév. 16, 29-31) ajoute l'idée de purification intérieure et de rémission des péchés. La loi de l'année jubilaire pose cependant de nombreux problèmes. Un bon nombre d'exégètes pensent aujourd'hui qu'elle fut introduite tardivement dans la Loi de sainteté (Lév. 17-26), peut-être même après l'exil ; d'autres y voient le rappel de coutumes anciennes, datant de l'époque de l'installation en Palestine. L'étymologie yôbel du v. 10 est controversée (il n'est pas sûr qu'on doive la rattacher à yôbel, bélier, d'où « son de trompe en corne de bélier » ; de fait, au v. 9, il s'agit de la proclamation d'une terou'a, cf supra, JUBILATION, col. 1471). On se demande si l'année jubilaire coïncidait avec une année sabbatique (donc 49e année) ou la suivait (50e année). Enfin, on ne trouve pas dans la Bible d'allusion bien nette à son application pratique. G. Lambert, Jubilé biblique et jubilé chrétien, NRT, t. 72, 1950, p. 234-251. — R. North, Sociology of the Biblical Jubilee, coll. Analecta Biblica 4, Rome, 1954 (voir la recension de H. Cazelles, dans

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