Auteur : Damien VORREUX.
 
Tome 8 - Colonne 1602
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Titre de l'article : JULIEN DE VÉZELAY, bénédictin, vers 1080-vers 1160.
Début de l'article :
— Né on ne sait où ni quand (mais après 1077), moine et prêtre à Vézelay après avoir été probablement bibliothécaire à Fleury-sur-Loire, Julien est principalement connu par les sermons qu'il adressa en chapitre à ses frères, sur ordre de Pons de Montboissier, abbé de 1138 à 1161. Lorsqu'il les prononça, il comptait cinquante ans de profession. On ignore la date de sa mort. Les vingt-sept sermons qui nous restent de lui ne sont pas des homélies liturgiques mais des conférences monastiques : le prétexte est scripturaire, le but est plutôt ascétique et moralisateur, bien que le contenu de la foi soit exposé chemin faisant. La spiritualité de Julien prend résolument pour base l'Écriture : 1240 citations en 300 pages ; sur ce nombre, un cinquième concerne les psaumes. « Laissant aux juifs la lettre qui tue », son exégèse est allégorisante. Si elle 1603 l'entraîne parfois à quelque développement inattendu et pittoresque, elle exprime une vision de l'histoire et de l'univers dont le Christ est l'origine, le centre et la fin : annoncé, incarné, souffrant, ressuscité, à venir, c'est de Jésus-Christ que tout parle et que Julien parle à ses frères. Son réalisme et sa tendresse dans l'évocation de la personne de Jésus-Christ donnent à son enseignement une intensité spirituelle qui témoigne de la vitalité de la réforme clunisienne. Après l'Écriture, c'est saint Augustin qui a le plus visiblement influencé Julien ; on retrouve, diffuses dans son oeuvre, toutes les options fondamentales de la théologie augustinienne sur la grâce et le péché, la prédestination et le libre arbitre, la quête de Dieu et sa vision, la primauté de la foi sur l'intelligence, la fruitio Dei sur terre et dans l'au-delà. Leur prédication à tous deux est une invitation à la « sagesse, cette très douce lumière d'un coeur purifié » (De libero arbitrio II, 16, 43, PL 32, 1263). Scripturaire et augustinienne, la prédication de Julien est encore typiquement monastique. Il se réfère souvent à la Règle de saint Benoît et aux Vitae Patrum. Il développe avec complaisance les images traditionnelles de la vie monastique : le monastère, cité d'asile près de Sodome qui flambe (Sermones 4 et 25) ; le monastère,...

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