Auteur : Edmund COLLEDGE et James WALSH.
 
Tome 8 - Colonne 1605
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Titre de l'article : JULIENNE DE NORWICH, recluse, vers 1343-après 1416.
Début de l'article :
— 1. Personnalité. — 2. Les « Révélations ». — 3. Julienne et les spirituels de son temps. — 4. Manuscrits. Influence.
1. Personnalité.
— Julienne de Norwich a toujours connu la célébrité, mais la plupart de ceux qui ont écrit à son sujet ont été davantage attirés par le côté pittoresque de sa vie et par ses remarquables talents littéraires que par ses dons de théologienne. Son fameux « Tout ira bien » (« All shall be well ») est devenu d'usage courant au 20e siècle ; peu de gens ont réalisé qu'il ne provenait pas d'un optimisme qui ignorerait l'état du monde, mais d'une vision authentiquement chrétienne, basée sur la connaissance, développée par la grâce, que tout l'être de l'homme est entre les mains aimantes de Dieu. A peu près tout ce que nous connaissons de Julienne se trouve dans ses Revelations of Divine Love. Nous ne savons pas exactement quand elle se retira du monde. La critique interne des textes paraît prouver que ce fut après ses visions. Qu'elle se soit consacrée à l'anachorèse, nous l'apprenons du scribe qui copia le « texte bref » : « Voici une vision que Dieu, dans sa bonté, accorda à une pieuse femme, nommée Julienne, recluse à Norwich, qui vit encore en l'année du Seigneur 1413 ». Des legs lui sont faits dans des testaments de l'époque ; le dernier en date, celui de l'archevêque de Cantorbéry, Thomas Chichele, en 1416, l'appelle « Julienne, recluse à Norwich ». A cette époque, les personnes qui vivaient solitaires et cloîtrées étaient tenues en grande vénération. La solitude n'empêchait pourtant pas Julienne d'exercer une influence spirituelle personnelle. Nous le savons d'après le Book of Margery Kempe. Certains voyaient en Margery († après 1438) une sainte, beaucoup d'autres la considéraient comme un charlatan, une exhibitionniste. Elle-même pensait que ses dons, 1606 ses crises incontrôlables de larmes et de cris pouvaient provenir du démon, ce qui la tourmentait. Elle consulta Julienne. Celle-ci lui parla de la « théologie des larmes » et la conseilla avec une telle perspicacité et clairvoyance, que Margery déclara plus...

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