Auteur : Gustave KOCH.
 
Tome 11 - Colonne 563
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Titre de l'article : OBERLIN (JEAN-FRÉDÉRIC), pasteur, 1740-1826.
Début de l'article :
— Né le 31 août 1740 à Strasbourg, Jean-Frédéric Oberlin fit ses études de théologie protestante dans sa ville natale et devint en 1767 pasteur de la paroisse luthérienne de Waldersbach au Ban-de-la-Roche. Il oeuvra durant cinquante-neuf ans dans cette vallée des Vosges alsaciennes. La mort de sa femme en 1783 et la Révolution française qu'il accueillit favorablement ont été des événements marquants de sa vie. Partant des réalisations de son prédécesseur Jean-Georges Stuber (1722-1797), Oberlin accomplit une oeuvre scolaire et sociale originale. Intéressé par l'initiative personnelle d'une paroissienne, Sara Banzet, il institutionalisa (bien avant la création des salles d'asile en France) des sortes d'écoles maternelles, les « poêles à tricoter », pour lesquelles il utilisa du personnel féminin, « les conductrices de la tendre enfance », dont Louise Scheppler devint la plus célèbre. 564 Aux adultes, qui ne parlaient que le patois vosgien, il apprit le français et monta à leur intention une bibliothèque populaire, la plus ancienne connue : de cent volumes au temps de Stuber, elle finit par en compter cinq cents. Adaptant les acquis de la science à la région et aux habitants, il améliora les conditions de vie de ses paroissiens par le développement de l'agriculture et de l'artisanat, la mise en place de caisses d'épargne et de prêt, la construction de routes et de ponts, etc. Son humanisme social inspira une lignée d'héritiers spirituels, parmi lesquels Gustav Werner en Allemagne et Daniel Legrand, le précurseur de la législation internationale du travail, en France, méritent surtout mention. Pasteur luthérien ouvert aux théologies non conformistes, qui en son temps défendaient l'idée du surnaturel contre toute simplification de la religion, Oberlin se caractérise par une foi profonde en l'autorité de la Bible et une piété mystique dont les inspirations sont à chercher du côté de théologiens comme Bengel, Zinzendorf, Lavater, et du côté de spiritualistes comme Swedenborg, dont Oberlin corrigeait la vision du « ciel » par sa lecture des Écritures. Oberlin n'a rien publié. Cependant, de nombreux sermons et lettres, tant en français qu'en allemand, des notes de lecture, ses annales et des notices sur divers sujets, comme les rêves, sont conservés, en particulier aux Archives...

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