— Divers textes spirituels français des 17e et 18e siècles parlent d'occupation intérieure, chrétienne, dévote, etc. Ces expressions font entrer le mot occupation dans le vocabulaire spirituel, bien qu'il n'y ait pas grande importance, comme état, esprit, nuit, etc. Il ne semble pas que le latin des spirituels ait donné à occupatio une signification typique. Le mot dérive de capere : ob-capere, prendre à l'encontre de quelque chose ou de quelqu'un. Ce sens est visible dans le Thesaurus linguae latinae (t. 9, 2, Berlin, 1973, col. 381-382) et dans le Novum glossarium mediae latinitatis (fasc. O-Ocy, éd. F. Blatt, Copenhague, 1975, col. 275-277). Dans l'ancien français (cf. F. Godefroy, Dictionnaire de l'ancienne langue française, t. 5, Paris, 1888, p. 563), occuper signifie empêcher, entraver, encombrer, endommager, attaquer ; de même au 16e siècle (E. Huguet, Dictionnaire de la langue française du 16e s., t. 5, Paris, 1961), il a le sens de s'emparer de, ravir, enfermer. Ces remarques éclairent les emplois du mot dans les textes que nous citerons. En effet, il va y recevoir la signification d'une activité, mais aussi, au sens passif, de quelque chose qui saisit l'homme et l'absorbe mentalement ou corporellement.

1. OCCUPATIO

et ses dérivés sont employés presque toujours sans signification spirituelle ou même morale, même dans des contextes qui s'y prêteraient ; occupatio garde le sens assez neutre et général d'activité, bonne ou mauvaise, favorable ou nuisible selon les cas. Parfois, occupatio entre dans des expressions signifiant un obstacle à la vie spirituelle (vg Bernard de Clairvaux, De consideratione I, 3 et III, 5, dans Opera, éd. J. Leclercq et H.-M. Rochais, t. 3, Rome, 1963, p. 396 et 434). 1° Cependant s'occuper à une fonction, à un travail des mains ou de l'esprit, est recommandé comme permettant d'éviter l'oisiveté. Ainsi la Règle de saint Benoît : « Otiositas inimica est animae, et ideo certis temporibus, occupari debent fratres in labore manuum, certis...

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