Auteur : Charles de CLERCQ.
Tome 11 - Colonne 616
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Titre de l'article : ODON DE CANTORBÉRY, bénédictin, † 1200.
Début de l'article :
— Odon Wode, dit de Cantorbéry, où il fit sa profession monastique, ou de Kent (Cantianus), en raison de sa région d'origine, encore jeune et quoique malade d'estomac, fut admis au prieuré bénédictin de Christ Church, attaché à la cathédrale du même nom à Cantorbéry. Les moines formaient le chapitre cathédral de l'archevêque, celui-ci tenait lieu d'abbé, la communauté conventuelle n'avait à sa tête qu'un prieur. Odon devint sous-prieur en 1163. Il fut envoyé à Rome par son archevêque, Thomas Becket, pour défendre les droits du prélat contre l'archevêque d'York. Il fut promu prieur, sans doute en 1167 ; il s'occupa de la réconciliation de la cathédrale après le meurtre de son archevêque en 1171. Il fut un des candidats à la succession, mais Richard de Douvres fut élu le 3 juin 1174. Au début de juillet 1175, celui-ci réunit un concile à Woodstock près d'Oxford ; le roi Henri II y avait une résidence et vint à l'assemblée. Odon y assista aussi, ainsi que le prieur et des moines de l'abbaye bénédictine Saint-Martin de Battle près d'Hastings, fondée à l'endroit où Guillaume le Conquérant avait gagné en 1066 sa fameuse bataille ; le siège abbatial était vacant depuis 1171. Les religieux de Battle furent impressionnés par la personnalité d'Odon ; ils demandèrent au roi et à l'archevêque de Cantorbéry d'avoir Odon comme abbé. D'abord Odon refusa cette dignité, objectant qu'il était lié par sa profession au prieuré de Cantorbéry et menaçant d'en appeler au Saint-Siège. Il était impulsif et véhément de caractère, ce qui allait de pair avec sa facilité de parole. Cependant, après quelques jours de réflexion, il se ravisa et, le 10 juillet, accepta la charge abbatiale. Les religieux de Battle étant rentrés chez eux, toute la communauté ratifia l'élection. Odon quitta Cantorbéry et arriva à Battle le 4 août 1175. Il y mena une vie exemplaire, partageant en tout la vie commune des moines sauf le dortoir, son état de santé exigeant qu'il dorme isolément. Dans ses nuits d'insomnie, il ruminait longuement ses écrits et ses sermons. Il défendit vigoureusement les intérêts spirituels et matériels de l'abbaye. Lors d'une nouvelle vacance au siège de Cantorbéry, en 1184, le roi refusa de l'accepter comme archevêque....
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