Auteur : Jacques HOURLIER.
 
Tome 11 - Colonne 620
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Titre de l'article : ODON (SAINT), abbé de CLUNY, vers 879-942.
Début de l'article :
— 1. L'abbé. — 2. Spiritualité.
1. L'ABBÉ.
— Odon, le deuxième abbé de Cluny, est né aux confins du Maine et de la Touraine, vers 879, d'Abbon, seigneur probablement de Déols (Châteauroux), et d'Hildegarde, de famille mancelle. Consacré à saint Martin dès sa naissance, il apprendra cependant le métier des armes jusqu'à l'âge de dix-neuf ans. Tondu à Tours, il étudie à Paris, puis reçoit une prébende canoniale à Saint-Martin. Après l'incendie de la « Martinopole » par les Normands, en 903, il abandonne Tours, reçoit la prêtrise des mains de Turpion, évêque de Limoges (avant 906) et embrasse avant 908 la vie bénédictine sous la direction de Bernon, abbé de Baume et de Gigny dans le Jura, et de quelques autres maisons auxquelles s'ajoutera Cluny en 910. Il gagne Cluny en 924. Par son testament, Bernon instituait Odon comme abbé de Cluny, de Déols et Massay en Berry, disposition qui prit effet le 13 janvier 927. Le nouvel abbé de Cluny s'éteindra le 18 novembre 942, près du tombeau de saint Martin, ayant gouverné de nombreux moines, à Cluny même et dans les monastères donnés à l'abbaye ou remis à l'abbé pour la réforme de la discipline : le pape Jean XI lui a d'ailleurs accordé (937) le droit de 621 recevoir tout religieux soucieux de mener une vie meilleure et tout monastère à lui confié. Il est difficile de déterminer dans la vie d'Odon des divisions autres que celles de ses nombreux voyages, dont trois à Rome où il fut appelé en 936, 938/9, 941/2, dans le double but de rétablir la paix entre le patrice Albéric et le roi des Lombards, Hugues, puis de redresser les monastères. Petit, malingre, allant la tête basse, Odon a connu, de seize à dix-neuf ans, de rudes douleurs cérébrales ; au soir de sa vie, il déclare être décrépit depuis l'âge de trente ans. Il a pourtant une résistance étonnante ; dur pour lui-même, il est condescendant pour les autres, leur témoignant gaîté, bonhomie, aimant plaisanter, surtout lorsqu'il veut cacher ses propres mérites. Jean de Salerne (ou l'Italien, DS, t. 8, col. 557-558) loue chez lui « la vertu de patience, le mépris du monde, le gain des âmes, la restauration des monastères, la paix des Églises, la concorde des rois, la persévérance dans les veilles et les...

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