— I. Esquisse historique. — A. Jusqu'à la fin du 18e siècle. — B. Du 19e siècle à Vatican II. — II. La vie oecuménique aujourd'hui.

I. ESQUISSE HISTORIQUE

A. Jusqu'à la fin du 18e siècle

1. Le substantif « ŒCUMÉNISME », employé aujourd'hui de façon globale et abstraite pour désigner l'ensemble des entreprises ou mouvements destinés à promouvoir le rapprochement et l'unité des chrétiens, est en fait un néologisme. Il a été créé spontanément à partir de l'adjectif « oecuménique » qui, lui, a dans l'histoire de la pensée chrétienne un sens précis quoique selon des acceptions différentes. On trouve déjà dans le nouveau Testament le terme oikouménè (participe féminin passif du verbe oikein = habiter) qui, pris substantivement, désigne soit généralement l'ensemble de la terre habitée, le monde entier alors connu, soit simplement les limites du monde gréco-romain (cf. Mt. 24, 14 ; Luc 2, 1 ; Actes 11, 28 ; 17, 26 ; Rom. 10, 18 ; Apoc. 3, 10 ; etc.). Mais ce terme n'a encore qu'une acception spatiale ou géographique indiquant seulement l'extension du dessein de Dieu à l'univers entier. Il est clair en effet que l'universalité de l'Église en tant qu'« Israël de Dieu » et peuple de la Nouvelle Alliance ne procède pas tant de son extension territoriale que de son appartenance au seul Seigneur et Sauveur unique et universel, Jésus-Christ, un seul mort et ressuscité pour tous afin de réconcilier le monde 632 avec Dieu. C'est son Évangile qui doit être proclamé dans l'oikouménè ; c'est en son Nom que doivent être baptisées toutes les nations. Le critère fondamental de l'authenticité de l'Église et de son caractère à la fois unique et universel sera donc la conformité de la foi et de la vie des croyants et des communautés au message, au kérygme apostolique unanimement proclamé et enseigné « en quelque lieu que ce soit ». Il suffit de citer deux exemples typiques parmi...

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