— Introduction. — 1. Dans la révélation judéochrétienne. — 2. Tradition. — 3. Réflexion doctrinale.

INTRODUCTION.

1° Vocabulaire. — En français, « offrir », au sens profane, c'est proposer une chose pour qu'on l'accepte (Littré, 1re éd.) ; « l'offrande » est « la chose qui va être offerte ». Le sens devient religieux si l'on précise qu'on offre à la divinité. Le sens religieux comporte deux qualifications : « rituelle » d'une part, « spirituelle » d'autre part (cf. Dictionnaire de Trévoux). A ces mots s'ajoute « oblation », qui possède fréquemment un sens religieux. Selon Littré, oblation se distingue d'offrande. L'oblation est « l'acte par lequel on offre à Dieu quelque chose » ; l'offrande est la chose offerte. Cependant l'usage actuel n'est pas aussi précis et il arrive qu'oblation et offrande échangent leur signification. La langue grecque classique employait prospherô et prosphora, offrir et offrande, mais elle ne les employait qu'au sens profane. Le sens religieux de ces mots apparaîtra dans la Septante et ce sens y est prédominant. Le latin emploie offerre et oblatio, au sens profane, dans la littérature classique. Ces deux mots prendront un sens religieux dans la littérature chrétienne. Ils désignent souvent le sacrifice. 2° Dans l'histoire des religions. — 1) Quel que soit le vocabulaire, l'offrande existe dans les religions historiques. On a écrit (Loisy) que l'histoire du culte est l'histoire du sacrifice. Or le sacrifice est l'une des formes de l'offrande. Bien plus, l'histoire des religions atteste que l'offrande est orientée vers le sacrifice, que le sacrifice est la forme la plus élevée de l'offrande (sauf dans le bouddhisme et le jaïnisme). 2) En s'appuyant sur les documents de l'histoire religieuse, on établit une différence entre offrande et sacrifice. L'offrande consiste à présenter et à abandonner à la divinité des objets dont l'offrant se dépouille. Le sacrifice suppose...

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