— I. Dans l'Écriture. — II. Chez les Pères.

I. DANS L'ÉCRITURE

1. Généralités.

— La place tenue par l'huile dans l'alimentation, la toilette et la médecine explique que les rites d'onction jouent un rôle important dans la vie 789 sociale et religieuse de l'ancien Orient. Il ne s'agit pas ici d'entreprendre une étude de religion comparée ; néanmoins on ne peut expliquer les usages bibliques sans faire référence au monde ambiant. Nous y ferons donc allusion, mais notre tâche consiste avant tout à élucider la valeur religieuse de l'onction dans la Bible. Nous nous en tiendrons aux textes qui la mentionnent explicitement, sans nier pour autant la légitimité d'un emploi plus large en théologie systématique (comme chez M. J. Scheeben ou H. Mühlen). Alors que l'onction peut être pratiquée avec d'autres corps gras que l'huile, la Bible ne connaît que l'onction d'huile d'olive, souvent aromatisée par des parfums. Arbre caractéristique des pays méditerranéens, au feuillage toujours vert, l'olivier est considéré comme le plus utile des arbres (Juges 9, 8-9) et son feuillage, comme en Grèce, est signe de paix (Gen. 8, 11). L'absence d'olives marque la malédiction de Dieu contre le pays (Deut. 28, 40) ; par contre une abondante récolte signifie la bénédiction (33, 24). Aliment de base (Sir. 39, 26), l'huile confère la force, comme en témoignent ces proverbes palestiniens : « L'huile est comme les clous du genou », « L'huile d'olive est le père du muscle » (cités par G. Dalman). Protégeant la peau contre les morsures du soleil, l'huile est utilisée comme cosmétique (Éz. 16, 9 ; Amos 6, 6 ; Ruth 3, 3 ; Esther 2, 12). Pour honorer un hôte, on verse de l'huile parfumée sur sa tête (Luc 7, 46) ; le deuil ou la pénitence se marquent par l'absence de parfums (2 Sam. 12, 20 ; 14, 2 ; Dan. 10, 3 ; en sens contraire, Mt. 6, 17), car l'onguent est signe de joie (Is. 61, 3). De l'emploi...

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