Auteur : Thomas ŠPIDLÍK.
Tome 11 - Colonne 972
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Titre de l'article : ORTHODOXE (SPIRITUALITÉ).
Début de l'article :
— Suivant son étymologie, le terme orthodoxequalifie celui qui est convaincu de la justesse de la foi qu'il professe. Or, pour les communautés chrétiennes, la foi fut solennellement professée dans les conciles ; par suite, ceux qui ne reconnaissent pas l'autorité des grands conciles oecuméniques, en particulier les monophysites et les nestoriens, ne peuvent être considérés comme « orthodoxes », aussi bien par les Grecs que par les Latins. L'orthodoxie classique fut identifiée avec la foi proclamée par les sept premiers conciles oecuméniques (de Nicée I en 325 à Nicée II en 787). A Constantinople, après la victoire sur l'iconoclasme, fut introduite la « fête de l'Orthodoxie » (843), fixée au premier dimanche du Carême. Le monde byzantin se montra particulièrement sensible à l'intégrité de cette foi, écartant toute diminution comme toute innovation qui pourrait en gâter la pureté. C'est précisément l'addition du
Filioqueau Credo qui fut l'occasion de la querelle dogmatique entre l'Orient et l'Occident et qui amena les Orientaux à écarter l'Église latine de l'« orthodoxie ». On commença dès lors à opposer l'Église romaine et « l'Église orthodoxe », opposition que le langage courant devait consacrer jusqu'à nos jours. Du côté latin, on a fini par distinguer l'Église romaine d'une part et d'autre part les « Églises orthodoxes d'Orient », en y incluant même les monophysites et les nestoriens. Cette distinction est sans doute inacceptable du point de vue de l'histoire des dogmes. Elle est cependant tolérable en histoire de la spiritualité : en effet, des auteurs qui n'ont pas admis la validité des sept conciles sont néanmoins reconnus comme maîtres spirituels par des communautés qui, tout en rejetant leurs erreurs théologiques, tirent profit de leur enseignement ascétique et mystique. Isaac le syrien (DS, t. 7, col. 2041-2054), hautement loué par les Byzantins et les Russes, est un évêque nestorien de Ninive ; l'abbé Isaïe (t. 7, col. 2083-2095), dont les
Discoursont trouvé place dans la
Synagôgède Paul Évergétinos (Venise, 1783) et la
Philocaliede Nicodème (Venise, 1782), est un monophysite. Malgré les querelles dogmatiques, le premier...
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