— 1. Vie. — 2. Écrits. — 3. Doctrine spirituelle.

1. VIE.

— Francisco Ortiz Yáñez naquit en 1497 à Tolède d'une famille juive. Il étudia à Salamanque et à Alcalá de Henares. En 1517, interrompant ses études, il entra chez les franciscains observants de la province de Castille. Au cours de son noviciat à Cifuentes, il eut une crise nerveuse et faillit se jeter dans un puits. Il fit profession à La Salceda, puis enseigna la logique dans les couvents de Pastrana (1520) et de La Salceda (1522). Nommé prédicateur de l'Ordre en 1521, il exerça cette fonction de 1523 à 1529. En 1523 il assistait au chapitre général de Burgos, à peine âgé de 26 ans. Il prêcha à Alcalá et à Valladolid, où il fit la connaissance de Francisca Hernández (DS, t. 4, col. 1162) : en vingt jours, assure-t-il, il apprit d'elle plus qu'il n'eût appris en vingt ans à Paris. A partir de 1524 il réside à Tolède (S. Juan de los Reyes) et y assiste au chapitre provincial où le supérieur général Francisco Quiñones condamna les alumbrados. En 1525 il sera, pour un temps, incarcéré par son provincial. De 1524 à 1528, il ne rencontra pas Francisca Hernández, mais ils continuaient à s'écrire l'un à l'autre. En 1525 l'empereur Charles-Quint lui proposa l'office de prédicateur impérial ; après consultation de Francisca Hernández, il y renonça, alléguant que mieux valait être prédicateur du Christ que prédicateur de l'empereur. En 1528 il se rendit à Valladolid et en 1529 prêcha à Tolède devant l'impératrice. Le 31 mars de la même année Francisca Hernández était emprisonnée. Le 6 avril 1529, à son couvent de Tolède, Ortiz donna son fameux sermon contre l'Inquisition. En mai il était en prison. Alors commença son procès qui durera jusqu'en 1532 ; on lui reprochait sa désobéissance, non des erreurs doctrinales. Le 21 avril 1532 il était condamné à deux années d'exil et à cinq ans d'interdiction de prêcher et de confesser. Deux jours plus tard, il faisait sa rétractation et partait pour le couvent de Torrelaguna. Il s'engagea par voeu à n'en plus sortir jusqu'à sa mort, sans prêcher, ni confesser ; il vécut dans l'étude, la prière et la pénitence, le coeur joyeux et paisible,...

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