Auteur : Aimé SOLIGNAC.
 
Tome 11 - Colonne 1012
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Titre de l'article : OSCULUM
Début de l'article :
— « Osculetur me osculo oris sui » : ce premier verset du Cantique des Cantiques, lieu privilégié de la littérature spirituelle (cf. DS, t. 1, 86-109), a retenu l'attention de nombreux auteurs, et le mot osculum est devenu ainsi un terme technique du vocabulaire mystique. — 1. Période patristique. — 2. Moyen âge. — 3. Temps modernes. Bien qu'ils ne traitent pas directement de l'osculum, nous prendrons pour guide de cette enquête les ouvrages fondamentaux de H. Riedlinger, Die Makellosigkeit der Kirche in den lateinischen Hoheliedkommentaren… (coll. BGPTMA 38/3, Münster, 1958, qui donne, p. XV-XIX, une liste pratiquement exhaustive des commentaires médiévaux) et F. Ohly, Hohelied Studien… des Abendlandes bis um 1200, Wiesbaden, 1958. Une remarque préliminaire s'impose : tous les auteurs, ou presque, ont mis en garde contre une interprétation charnelle de ce baiser. Citons seulement quelques textes des premiers écrits. Origène, dans l'admirable prologue de son Commentaire, souligne que ce livre, même chez les juifs, n'était pas communiqué à tous ; il convient seulement à ceux qui sont passés de l'homme extérieur à l'homme intérieur, car il parle du véritable amour, celui que l'Écriture appelle habituellement charité : « Et parce que Dieu est amour (1 Jean 4, 8), et que le Fils qui vient de lui est aussi amour, il exige en nous quelque chose qui lui ressemble, en sorte que, par cette charité qui est dans le Christ Jésus, nous soyons unis à Dieu qui est charité, comme par une affinité de parenté » (éd. citée infra, p. 70). Selon Grégoire de Nysse, pour comprendre et pour dire ce premier verset, il faut avoir une vie purifiée, être devenu « égal aux anges » (isaggelos) par l'apatheia (éd. Langerbeck, p. 32). Philon de Carpasia note que « le baiser spirituel est d'une excellence incomparable par rapport au baiser charnel, tout comme le jour par rapport à la nuit » (PG 40, 35ac ; Philon admet clairement la « bonté » du baiser charnel dans les noces légitimes, fait assez rare à l'époque pour qu'il mérite d'être noté)....

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