Auteur : Réginald GRÉGOIRE.
Tome 11 - Colonne 1058
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Titre de l'article : OTFRID DE WISSEMBOURG, bénédictin, 9e siècle.
Début de l'article :
— Né vers 790 près de Wissembourg (Alsace), Otfrid se forma à Fulda, à l'époque de Raban Maur, puis entra au monastère de Wissembourg dont l'observance rappelait celle de Saint-Gall. Excellent connaisseur de la culture classique mais aussi de la Bible, il est le premier poète en langue tudesque ou vieil-allemand. Son Liber evangeliorum theodisce conscriptus(ou
Harmonia evangelica), en vers, explique la vie et les miracles du Christ. Les sources d'Otfrid sont évidemment la Bible (Vulgate), mais encore les commentaires scripturaires d'Alcuin, Bède et Raban Maur ; on découvre aussi quelque influence d'Arator, de Juvencus et de Prudence. Cette épopée chrétienne rappelle le chef-d'oeuvre analogue intitulé
Héliand, vie du Christ composée à Fulda ou à Corvey vers 850 (cf. W. Stammler et K. Langosch,
Verfasserlexikon, t. 2, Berlin, 1936, col. 374-388). L'originalité du poème d'Otfrid tient à sa langue et à sa métrique : chaque vers a deux hémistiches, chacun de quatre mesures avec un nombre indéterminé d'accents ; ils sont liés entre eux par la rime qui remplace pour la première fois l'allitération caractéristique de la versification métrique germanique. Il utilise les quatre sens de l'Écriture, avec insistance sur le moral et le spirituel. Il contemple avec lyrisme la nature comme les réalités surnaturelles. L'ouvrage fut souvent édité. La meilleure édition est encore celle d'O. Erdmann (Halle, 1882 ; 6
eéd., Tübingen, 1973) ; cette éd. de 1882 offre le texte proprement dit aux p. 12-316. Le poème s'organise en cinq livres : 1) 28 ch. sur
Matthieu(p. 12-65) ; — 2) 24 ch. sur
Jean(p. 66-121) ; — 3) les miracles, 26 ch. (p. 122-189) ; — 4) la passion, 37 ch. (p. 190-259) ; — 5) résurrection, ascension, jugement dernier, 25 ch. (p. 260-316). L'ouvrage est introduit par trois lettres au roi Louis de Germanie (p. 1-3), à l'évêque Liutbert de Mayence (p. 4-8 ; nouv. éd. critique par F. Rädle, dans
Kritische Bewahrung. Beiträge zur deutschen Philologie, Berlin, 1974, p. 213-240) et à l'évêque Salomon de Constance (p. 9-10). Il se clôt avec une lettre à Hartmut et Wérinbert, moines de Saint-Gall (p. 317-322). O. Erdmann,...
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