— Né en Bavière vers 1010, éduqué dans les monastères d'Hersfeld et de Tegernsee, Otloh fut envoyé en France vers 1024 ; son ardeur à la lecture compromit sa vue. Rentré en Bavière, il devint chanoine et copiste au service de Méginard (ou Meinard), évêque de Wurtzbourg de 1018 à 1034. Finalement, Otloh se fit moine, contre l'avis de son père, et fit profession en 1032 au monastère de Saint-Emmeran sous l'abbé Burchard. Maître de l'école claustrale (où il eut pour disciple Guillaume de Hirschau, DS, t. 6, col. 1206-1212), doyen en 1052-1056, il rédigea plusieurs ouvrages spirituels. Devenu l'objet de jalousies, il quitta son cloître en 1062, gagna le Mont-Cassin, puis se rendit à Fulda où il écrivit un recueil de Visions, le Manuale et les Proverbia, ainsi qu'une vie de saint Boniface. En 1066, il revint à Ratisbonne, gagna le monastère d'Amerbach où il rédigea le sermon Quomodo legendum sit in rebus visibilibus. En 1067, de nouveau à Saint-Emmeran, il reprit ses activités studieuses et composa successivement la première partie du De temptatione, le De cursu spirituali, la lettre Cur Deus bona et mala accidere permittat et la seconde partie du De temptatione. Otloh mourut vers 1073 (ou 1070 ?). Théologien et poète original, très attaché au symbolisme des nombres, il rejette la dialectique, sous prétexte qu'elle corrompt les esprits. Cette intelligence, d'abord très ouverte à la culture des arts libéraux, en viendra à condamner leur prestige, après en avoir profondément éprouvé les séductions (voir DS, t. 7, col. 966-967, 969). Dans la ligne de la réforme d'Hersfeld, il s'oppose au ministère sacerdotal des moines et insiste sur la vie intérieure. Ses pages les plus belles se lisent dans le De temptatione, qui est une sorte d'autobiographie et de traité sur la tentation (surtout en matière de foi), et aussi au sujet de l'Écriture sainte (voir DS, t. 4, col. 183-184). La liste chronologique des écrits d'Otloh a été établie par W. Ch. Korfmacher (cité infra) : 1) De doctrina spirituali, en vers (éd. B. Pez, Thesaurus anecdotorum novissimus, t. 3/2,...

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