— I. Vie — II. L'« Opus catharinianum » et ses auteurs. — III. Théologie, ascèse et mystique, — IV. La Compagnie du Divin Amour et les oeuvres de miséricorde. — V. Les disciples. — VI. L'influence spirituelle.

I. — VIE.

1. Avant l'appel à la vie parfaite.

— Catherine est née à Gênes en 1447, sans doute avant juin, puisque son père est mort en septembre 1446. Celui-ci, Jacques, de l'illustre famille Fieschi, était un descendant de Robert frère du pape Innocent IV. Il prit part à l'expédition navale contre Alphonse d'Aragon (1423) et fut vice-roi de Naples sous René d'Anjou. L'éditeur de la Vita de 1551 a dit, à tort, qu'il était encore vice-roi au moment de sa mort. Des documents d'archives démontrent qu'il était rentré à Gênes (entre 1441 et 1444) et qu'il avait repris auprès du gouvernement sa charge de conseiller. Sa mère était Francesca di Negro. Il n'est point du tout certain, comme l'affirment Parpero (Vita mirabile.., Genova, 1682, p. 12) et Giscardi (Diario dei santi, ms. c, f. 594) que l'enfant ait été baptisée à Saint-Laurent, la cathédrale (Cf. Maineri, Vita di S. Caterina, Genova, 1737, p. 19), Selon la coutume des familles nobles du temps, elle fut très soigneusement formée aux lettres italiennes, et très probablement elle apprit le latin ; on lui enseigna le dessin et la broderie. Vraisemblablement elle avait lu Jacopone de Todi qu'elle citera (Vita, cp. 14 ; c'est ainsi qu'au cours de cet article nous citons la Vie de 1551) en tant du moins qu'on peut se fier à l'exactitude du biographe. A l'âge de 8 ans, « elle eut l'inspiration de faire pénitence et commença à mépriser la mollesse et l'apprêt du lit et se mit à dormir sur la paille et en guise d'oreiller et de coussin moelleux, elle plaçait sous sa tête un bois dur » (Vita, cp. 1). A douze ans, elle reçut de Dieu le don d'oraison : à treize, sentant très vive en elle la vocation à la vie religieuse, elle voulut prendre l'habit des chanoinesses de Latran, au couvent de S. Maria delle Grazie,...

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