Auteur : Louis Gougaud, O. S. B.
 
Tome 2 - Colonne 403
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Titre de l'article : CENDRES.
Début de l'article :
— Il est fait usage de la cendre dans divers rites liturgiques. A la consécration d'une église, l'inscription de l'alphabet est faite sur une couche de cendre par l'évêque, avec le bâton pastoral, et la cendre entre aussi, avec le sel et le vin, dans la composition de l'eau grégorienne destinée aux lustrations de l'édifice. Mais nous n'avons pas à nous arrêter à ces rites, qui n'ont pas de signification ascétique. Le caractère ascétique, au contraire, apparaît dans les rites où la cendre affecte directement la personne du chrétien, notamment dans la bénédiction liturgique et l'imposition des cendres, et dans l'ancien usage de déposer le moribond sur le cilice et sur la cendre au moment où il était sur le point de rendre le dernier soupir. Le symbolisme de la cendre répandue sur la tête ou sur le corps se dégage de nombreux textes bibliques. Elle rappelle la mort et la poussière du tombeau : Memento, homo, quia pulvis es et in pulverem reverteris (Cf. Gen., 18, 27 ; Job, 34. 15). Les croyants de l'ancienne loi se couvraient de cendre pour manifester leur douleur ou en signe de deuil (Judith, 4, 16 ; 7, 4 ; 9, 1 ; Jerem., 6, 26 ; 25, 34). Ce sont ces divers symboles qui donnent leur signification aux rites chrétiens dont il vient d'être parlé (Cor contritum quasi cinis). Le revêtement du sac et du cilice est aussi mentionné, dans les textes bibliques, avec l'imposition de la cendre en signe de pénitence (Esth., 4, 1, 3 ; Isai, 58, 5 ; Dan., 9, 3 ; Jonas, 3, 6 ; Judith, 4, 16 ; 9, 1 ; Jerem., 6, 26 ; Mat., 11, 21 ; Luc, 10, 13). De là la coutume de mourir sur le cilice et sur la cendre, qui s'est pratiquée dans les monastères et qui est encore suivie dans certains ordres religieux. « Il ne convient pas au chrétien de mourir autrement que sur la cendre », avait dit saint Martin de Tours durant son agonie (Sulpice Sévère, Epist., III, 14, éd. C. Halm, p. 149), parole répétée à l'envi par les écrivains ascétiques et les hagiographes du moyen âge et exemple suivi par une multitude de religieux et de simples chrétiens. « Cela se voit aussi marqué pour les laïques en plusieurs anciens rituels, note le sieur de Moléon. Ce n'est que l'horreur que l'on a de la pénitence et de l'humiliation qui a fait...

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