— 1. Enseignement de l'Écriture. — 2. Chez les auteurs spirituels. Quelques aspects. — 3. Conclusion.

I — ENSEIGNEMENT DE L'ÉCRITURE.

C'est surtout le Nouveau Testament, et tout particulièrement saint Paul, qui nous mettent en garde contre les dangers de la chair. Pour comprendre leurs enseignements sur ce .sujet, i1 convient de rechercher rapidement ce que l'Ancien Testament dit de la chair.

1. L'Ancien Testament.

— Le mot hébreu : bâsâr, dont se sert la Bible, est rendu dans les Septante par trois mots grecs : σάρξ, ϰρέας, σῶμα (nous avons aussi plus rarement : χρῶς, ἄνθρωπος, βροτός…). Ces traductions indiquent les divers sens que revêt le terme. Il désigne d'abond la « viande » des animaux qu'on mange ou qu'on offre en sacrifice (les Septante disent alors ordinairement ϰρέας, très rarement σάρξ. Il s'applique aussi à la matière vivante (σάρξ) qui, avec les os, constitue le corps de l'homme ou des animaux. Il désigne tout ce qui a vie animale (souvent alors πᾶσα σάρξ). C'est encore le corps humain (quelquefois σῶμα, plus ordinairement σάρξ), envisagé en certains cas comme une substance matérielle, sensible ; relevons deux emplois plus caractéristiques : circoncire la chair de son prépuce (Gen. 17, 11, 13, 14, 23, 24, etc) ; chair (et os) signifie une relation .de parenté (Gen. 29, 14, Ẻϰ τῶν ὁστῶν μου ϰαὶ ἐϰ τῆς σαρxός μου), que produit la descendance d'une même chair. Le mot désigne enfin soit la nature humaine, soit l'humanité tout entière (alors ordinairement σᾶσα σάρξ), considérées souvent l'une et l'autre dans leur faiblesse et par opposition à Dieu (cf Ps. 78, 39 ; Is. 31, 3 ; Dan. [Bel et le dragon] .14, 4) Le contraste est spécifiquement marqué par l'expression plus récente « chair et sang » (Eccli. 14, 18 ; 17, 26). Nous devons remarquer dans le vocabulaire des Septante leur répugnance à appliquer le mot σάρξ à d'autres qu'à des hommes. Dans les dernières significations nous rencontrons une certaine...

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