Auteur : Irénée HAUSHERR, S. J.
 
Tome 2 - Colonne 451
Acheter l'article complet
5 €
Titre de l'article : CHAMEUNIE.
Début de l'article :
— 1. Sens du mot. — 2. Pratique — 3. Motifs.
1. Sens du mot.
— Le mot par lui-même ne précise pas s'il s'agit de coucher sur la terre nue, ou sur une natte, sur une litière de feuilles sèches ou de paille, étendue par terre. Chez les anciens, c'est ce second sens qui est l'ordinaire : avoir un lit à même le sol. L'Etymologicum Magnum et Suidas expliquent : ταπεινή, εὐτελὴς ϰλίνη ϰαὶ στιεάς. Julius Pollux dit expressément : τὰς ἐγϰοιμτηрας ψιάθους χαμευνίας έϰάλουν. Hesychius de même : χαμεύνιον ϰλινίδιον πενιχрóν. L'atticiste Moeris dans son Λέξεις Ἀττιϰαί, édition Pierson, 1759, p. 408, nous apprend que χαμεύνιον est le terme attique pour l'hellénique commun ψιάθιον = natte. De fait Platon (Banquet, 220 D) nous parle de soldats qui en été tranportent leurs χαμεύνια dehors pour dormir au frais. Il n'est donc pas question là de mortification. Seuls les Cyniques affectaient de dormir par terre sans aucune literie. Chez les chrétiens le mot est très fréquent ; mais que signifie-t-il ? Il est certain que parfois il désigne le coucher sur la terre nue, comme lorsque sainte Synclétique (Vie, n° 53, Cotelier, Eccl. Graecae Mon., I, p. 236 = PG., 28, 1520 C) oppose « dormir ἐν χαрαδрίῳ ϰϰὶ ὲν τрιχίνῃ στрωμνῇ » à « χαμευνεῖν διηνεϰῶς ». Coucher sur la dure se dit aussi ξηοοϰοιτία, par exemple Michel Glycas, Annales, IV, PG., 158, 489 C, où la traduction de Leunclavius est tout à fait fausse ; le mot ne signifie nullement : « aridis tantum cibis degustatis cubare », mais, comme dit justement la note de Migne : « duram in assere, storea, matta aut nuda humo cubandi rationem ». Les byzantins n'ont pas distingué nettement entre ξηрοϰιτία et χαμευνία. Ce dernier mot se trouve dans une longue liste de vertus chez le Pseudo-Ephrem (édition romaine, III, p. 425), et Pierre de Damas qui copie et allonge cette liste (Philocalic, Venise, 1782, p. 638-640) y substitue ξηрοϰοιτία. Dans 452 le panégyrique de saint...

[...]



Cet extrait est constitué d'environ 1 page et l'article complet contient 6 pages.