Auteur : Robert BRUNET et Marie-Dominique PHILIPPE.
 
Tome 5 - Colonne 204
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Titre de l'article : FERVEUR.
Début de l'article :
— Le chrétien fervent est celui qui vit avec une certaine intensité sa vie surnaturelle de foi, d'espérance et de charité, qui ne néglige rien pour croître dans l'amour, acceptant toutes les purifications nécessaires, attentif aux moindres invitations providentielles de vivre toujours plus parfaitement et plus intimement avec le Christ. Le chrétien tiède, au contraire, se laisse aller à certaines négligences, à certaines paresses spirituelles ; il ne met pas suffisamment en oeuvre tous les « talents » surnaturels que Dieu lui a donnés, attiré qu'il est par des biens secondaires, plus immédiats, plus sensibles. Dieu n'est plus pour lui l'Unique. Pour bien saisir ce qu'est la ferveur spirituelle et la distinguer de ses contrefaçons, il importe de considérer attentivement l'évolution du vocabulaire employé pour la désigner. La notion, comme les caractères de la ferveur spirituelle, s'en dégageront nécessairement. 1. Vocabulaire et notions. — 2. Nature et caractères de la ferveur. — 3. Ferveur naturelle, sensible, spirituelle. — 4. Garde et progrès de la ferveur.
1. VOCABULAIRE ET NOTIONS
Ce n'est guère que dans la langue religieuse qu'on utilise maintenant, en français, le mot ferveur : selon Littré (1885), la ferveur est un « sentiment vif qui porte aux choses de piété, de charité » ; le Dictionnaire de Paul Robert (1951) note : « ardeur vive et recueillie d'un coeur qu'anime la charité » ; par extension, « ardeur, élan d'un coeur qui se livre à l'enthousiasme » ; ce qui est tout proche de la définition donnée par P. Pourrat dans Catholicisme (t. 4, 1956, col. 1210) :» pieuse ardeur dans l'accomplissement du bien », ou par G. Thils : « état d'âme caractéristique de celui qui veut, avec ardeur et décision, croître en sainteté » (Sainteté chrétienne, Tielt, 1958, p. 269). Si le mot a été employé maintes fois par A. Gide (« Nathanaël, je t'enseignerai la ferveur », Nourritures terrestres, p. 20, 21, 22, etc, Paris. 1897), c'était pour parer de termes religieux, voire évangéliques, des sentiments qui ne l'étaient pas.

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