Auteur : François FLORAND, O. P.
 
Tome 2 - Colonne 810
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Titre de l'article : CHAUCHEMER ou CHAUSSEMER (FRANÇOIS), dominicain.
Début de l'article :
— Né à Blois en 1630, mort à Paris le 6 janvier 1713, le Père François Chauchemer exerça plusieurs charges importantes dans l'ordre et, prédicateur ordinaire du roi, il fut considéré de son temps comme un des maîtres de l'éloquence sacrée. Il appartient à l'histoire de la vie et des doctrines spirituelles par son intervention dans le procès du livre de Marie d'Agréda et, moins directement, mais peut-être aussi efficacement, dans l'affaire des Maximes de Fénelon. Ici et là, il apparaît sous des traits qui ressemblent fort à ceux du P. Massoulié, témoignant de la même prudence à l'égard de tout ce qui se réclame du nom 811 de « mystique ». Tel il se montre aussi dans son oeuvre, constituée principalement par un recueil de Sermons sur les mystères de la religion chrétienne. En même temps qu'un souci de prédication « doctrinale » et dogmatique, jusque dans les problèmes de la morale, on y relève une grande application à ne pas outrepasser les limites de la piété ordinaire et, si l'on peut dire, classique. Il est d'autant plus remarquable qu'à l'intérieur de ces limites il ait placé une doctrine aussi élevée, aussi « mystique » que celle du P. Chardon, à savoir la nécessité, fondée sur l'unité quasi personnelle du corps chrétien, de souffrir avec le Christ souffrant et de se sanctifier au prix d'une « agonie perpétuelle » (v. surtout pp. 7, 82-86, 189, 203-205, 216, 230, 468,493-507 et p. 411, la doctrine de l' « amour réparant »). On trouve d'autres échos de la Croix de Jésus dans le second ouvrage imprimé de Chauchemer, le Traité de piété sur les avantages de la mort chrétienne (v. pp. 22, 139, 196, 358, 387, 403). Ce point, ajouté à des signes analogues qu'on trouve chez plusieurs autres dominicains de cette époque, permet de préciser et de nuancer ce que fut chez eux la réaction « anti-mystique » dénoncée naguère par H. Bremond, attitude de méfiance et de réserve, certes, mais non pas aveuglément hostile et disposée au contraire à admettre les idées et les faits de l'ordre le plus sublime, pourvu qu'ils s'édifient sur les bases d'une théologie solide et, de préférence, thomiste. Les Sermons furent édités deux fois à Paris, en 1709 et 1721. Le

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