Auteur : † Louis GOUGAUD, O. S. B.
 
Tome 2 - Colonne 832
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Titre de l'article : CHEVELURE.
Début de l'article :
— Les usages en matière de chevelure ont considérablement varié suivant les pays, les races, les modes et les classes sociales, comme on pourra le voir en consultant les articles de dictionnaires d'archéologie indiqués dans la bibliographie. 833 L'histoire de la tonsure cléricale elle-même, de son origine, de ses différentes formes, est assez compliquée. Laissant de côté tout ce qui ne se rapporte qu'à l'archéologie, nous nous bornerons à envisager ici certains aspects ascétiques, soit du port de la chevelure, soit de certaines occasions de se faire tondre pour divers motifs religieux. D'abord il y a une classe d'ascètes qui s'est spécialement distinguée dans les premiers siècles du christianisme et au moyen âge par son apparence hirsute, celle des ermites. Il y eut, en Syrie, des solitaires sur la tête desquels, à l'exemple des Nazaréens et de saint Jacques le Mineur, le fer du rasoir ou des ciseaux ne passa jamais. La chevelure de l'ermite Théodose, dont parle Théodoret, descendait jusqu'à ses reins, et pareillement celle de son contemporain, Romain (Relig. hist., 10, 11, PG., 82, 1389-1394). Saint Hilarion se faisait couper les cheveux une fois l'an, à Pâques (S. Jérôme, Vita, 10). Ermites et reclus du moyen âge se faisaient aussi remarquer par leur chevelure abondante et inculte (L. Gougaud, Ermites et reclus, p. 21, 93). Les recluses de l'Ancren Riwle se faisaient tondre quatre fois par an (éd. J. Morton, 1853, p. 422-423). Le passage de l'enfance à l'adolescence était marqué par la coupe des cheveux, qui était souvent accompagnée de prières. Sacramentaires et Ordines Romani nous ont conservé de très nombreux exemples d'oraisons ad capillaturam incidendam (Sacramentaire grégorien, PL., 78, 233 ; M. Andrieu, Les Ordines Romani du haut moyen âge, Louvain, 1931, t. I, v. à la table, au mot Capillatura ; A. Franz, Die kirchlichen Benediktionen im Mittelalter, Freiburg i. Br., 1909, t. I, p. 245-252). Le fait de se laisser couper les cheveux par un ancien équivalait à une sorte de mise en tutelle. Il y a dans l'Historia Brittonum de Nennius un texte significatif à cet égard (39, éd. Mommsen :...

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